S'adressant aux couples recourant à une fécondation in vitro, le diagnostic génétique préimplantatoire sur l'embryon permet de détecter des maladies. Ce diagnostic est en plein boom en Chine, qui est l'un des pays les plus en pointe en matière d'innovation touchant à la bioéthique, pour trois raisons : la forte stigmatisation des maladies génétiques, le peu d'aide publique aux personnes handicapées et la quasi-inexistence des oppositions religieuses ou éthiques.
À l'aune de l'exemple chinois, certains scientifiques européens tirent la sonnette d'alarme, craignant que cette volonté d'éliminer toute trace de handicap dévalue la vie des personnes handicapées. D'autres redoutent un creusement des différences entre les riches pouvant accéder aux tests et les pauvres, menant à la création d'une élite génétique et à la mise en place d'une forme d'eugénisme. Le recours systématique au diagnostic génétique préimplantatoire en France, comme évoqué dans la perspective de la révision des lois bioéthiques, ne risque-t-il pas de faire de ces craintes une réalité, face aux exigences des assureurs et au désir légitime des parents d'avoir des enfants en bonne santé ? Pourriez-vous nous dire quelles limites vous souhaiteriez que le législateur fixe ou, au contraire, abolisse ?