À Mme Thill, je pose la question suivante : qui a créé cette catégorie ? Qui a exclu les lesbiennes et les femmes célibataires de l'accès à la PMA ? Pourquoi cela a-t-il été fait dès le mariage pour tous en Belgique ? Cela relève bien de la responsabilité du législateur.
D'autre part, comment peut-on nous reprocher d'être aujourd'hui devant vous pour formuler une demande catégorielle ? C'est bien le législateur qui, dès le départ, a choisi de créer une catégorie différente. On parle de minorité, mais vous connaissez ce propos qui considère que c'est à la manière dont il protège les minorités que se mesure la grandeur d'un État. Il faut réparer aujourd'hui ce que le législateur a fait hier, et la reconnaissance de l'égalité des droits constitue précisément un acte s'inscrivant dans une mesure de réparation.
Je puis vous assurer que nous vivons une humiliation : être dans une situation inédite dans le monde et le Conseil de l'Europe, venir devant vous pour demander, après l'accès au mariage et à l'adoption, la PMA pour les lesbiennes est vraiment très difficile.
Je voudrais ensuite rappeler à M. Hetzel qu'il y a environ 300 donneurs de sperme en France pour une population totale de 57 millions d'individus. C'est à tort que d'aucuns de ceux qui s'opposent à nous agitent le chiffon rouge de la pénurie à venir, car le législateur a déjà trouvé un moyen a déjà trouvé un moyen d'accélérer le don d'ovocytes. La pénurie de dons d'ovocytes est le drame des lois bioéthiques, qui disent aux intéressées : « Madame, venez avec une de vos connaissances qui va donner ses ovocytes et votre délai d'attente sera réduit de moitié. »
C'est le législateur qui a créé ce système tel qu'il fonctionne actuellement. On peut parfaitement imaginer demain ce même système ainsi qu'une vaste campagne de mobilisation en faveur du don de sperme. Ces campagnes existent, elles sont très confidentielles, les affiches sont souvent apposées dans des corridors d'hôpitaux ; je défie quiconque, présent dans cette salle, de me dire qu'il a déjà vu une campagne en faveur du don de sperme.
Une telle campagne pourrait être déclenchée, et toutes les femmes incitées à venir avec un autre donneur qui profiterait à une autre femme ; il s'agit donc d'un faux problème dès lors que l'on ne prend pas en compte le nombre de personnes considérées.
Fabien Joly va maintenant détailler notre proposition répondant à la question de M. Mbaye sur la connaissance des origines.