Pour ce qui est du mensonge procréatif, certaines femmes ont en effet pu choisir de raconter à leur enfant qu'elles avaient rencontré en vacances un homme avec lequel elles avaient eu une brève relation. C'est très facile. Nous pensons toutefois qu'il est toujours préférable de dire la vérité aux enfants. C'est l'un des éléments sur lesquels nous insistons, aussi bien dans le cadre de notre association que dans les forums auxquels nous contribuons. Il est essentiel de parler aux enfants, même si c'est difficile socialement, même si l'on s'expose à des critiques. Il m'est ainsi arrivé, voici vingt ans, qu'un lointain cousin se décale d'une chaise pour ne pas me parler. Notre choix, en liaison avec toutes les études que nous avons citées, est de dire la vérité à nos enfants, même si cela dérange les couples qui ne font pas de même. Françoise Dolto insistait sur cette nécessité. J'ai souvent rencontré, dans ma vie professionnelle, des enfants qui, ayant découvert leurs origines à l'adolescence, à l'âge où ils s'interrogeaient sur eux, sur leur image, mirent des années à s'en remettre. Il existe aujourd'hui des livres qui peuvent aider les parents à aborder ce sujet. Les CECOS ont en outre récemment changé d'approche, en se ralliant aux études européennes et en considérant qu'il était préférable de ne pas mentir aux enfants. Découvrir à l'adolescence que vos parents vous ont menti est dévastateur et remet en cause toute l'éducation reçue, dans laquelle on apprend aux enfants à ne pas mentir. Il ne s'agit pas de recourir à des tests ADN pour savoir la vérité ; l'essentiel réside dans la parole des parents à l'égard des enfants, dans l'éducation qu'ils leur donnent, dans l'amour qu'ils leur apportent. Cela passe par la nécessité de ne pas mentir.