S'agissant des crédits de paiement de l'A400M, nous nous sommes mis d'accord avec l'industrie sur un plan de redressement de ce projet dit, dans notre jargon, de rebaselining, qui inclut évidemment le plan de paiement par l'OCCAr de la maison Airbus dans la phase de développement, le retrofit des avions au fur et à mesure que les capacités seront qualifiées, et la livraison. Nous nous sommes mis d'accord y compris en prévoyant des allocations de paiement des différents pays à l'OCCAr. Pour ne rien vous cacher, Airbus trouve que nous avons reporté les paiements un peu trop dans le futur et que nous ne la payons pas assez aujourd'hui. Si nous avons fait cela, c'est pour l'inciter à redresser le programme A400M le plus rapidement possible.
Depuis le 24 juillet, Monsieur de la Verpillière, j'ai rencontré mes nouveaux correspondants. Pour l'anecdote, quand je me suis rendu à Farnborough, comme mon homologue avait démissionné dans la nuit, il n'y a pas eu de réunion. J'ai pris contact avec mes nouveaux correspondants il y a déjà quelques semaines. Je les sens toujours motivés pour poursuivre avec nous la coopération franco-britannique bilatérale sur la base des accords de Lancaster House, avec une volonté réaffirmée lors du sommet de Sandhurst au début de l'année 2018.
S'agissant de leur situation interne, je sens que leur réflexion se poursuit. J'ai compris de ce qu'ils m'ont dit qu'ils attendaient la parution de l'équivalent de notre revue stratégique pour cet automne, en octobre ou novembre, et l'équivalent de notre LPM, c'est-à-dire un plan de financement pluriannuel, pour l'été prochain seulement. Cela signifie que, d'ici à l'été prochain, tout engagement nouveau de leur côté est bloqué par cet exercice de planification.
Ce n'est pas dramatique pour les programmes de coopération en cours. Sur les futurs missiles de croisière et missiles antinavire, nous avons un rendez-vous technique prévu en février. Le temps d'en tirer les conclusions et de définir la suite de l'opération, cela nous conduira à l'été. Y aura-t-il, le 29 mars 2019, un impact du Brexit là-dessus ? Je ne sais pas. Ce que je peux vous dire, c'est que nous poursuivons la coopération bilatérale avec les Britanniques, Brexit ou pas. C'est en tout cas le point de vue que nous défendons. Nous poursuivons cette coopération sur les missiles dont vous avez parlé, ainsi que sur la guerre des mines. Nous maintenons également une coopération dans les technologies de l'aviation de combat du futur. Nous le faisons pour des raisons politiques et parce que la Grande-Bretagne est la puissance aérospatiale militaire numéro un avec nous en Europe, y compris dans l'aviation de combat. En outre, les Britanniques, c'est le F-35 ; travailler avec eux sur les technologies de l'aviation de combat, c'est avoir de la matière pour étudier la question, incontournable, de l'interopérabilité avec cet appareil, celui-ci étant déployé par les Américains et par tous ceux qui l'ont acheté en Europe.
S'agissant de rusticité et de technologie, nous essayons de tenir compte le plus rapidement possible des enseignements qui remontent du terrain, par le biais du mécanisme des urgences opération, dont je n'ai pas parlé. Nous avons en effet, en plus des programmes que nous avons évoqués, un mécanisme pour réagir aux urgences. L'année dernière, 50 millions d'euros, si ma mémoire est bonne, ont été engagés dans ce domaine, par exemple pour la protection des véhicules. C'est une réponse plus ou moins en temps réel à l'enseignement qui remonte du terrain. Ensuite, au stade de la préparation des programmes, comme je l'ai dit, la démarche capacitaire est là précisément pour cela. En déroulant des analyses fonctionnelles, des analyses de la valeur, qui nous permettront de chiffrer le coût réel de tels ou tels besoins qui pourraient s'ajouter au fur et à mesure, pour cause d'inflation technologique ou autre, nous devons être capables, dans un travail collaboratif avec l'état-major et l'industriel, de trouver un meilleur compromis que par le passé.
Enfin, s'agissant des moyens de l'agence de l'innovation de défense, les équipes sont co-localisées depuis mi-octobre. En termes d'effectifs, l'apport des quatre-vingts personnes par la DGA a été réalisé, celui des dix personnes de l'état-major aussi, de même du côté du secrétariat général. Il n'y a donc pas de problème d'attractivité.