Chaque année, le montant des exonérations de cotisations sociales s'élève à 46 milliards d'euros, d'après l'annexe 5 du PLFSS. Pourtant, l'article 8 du présent projet de loi prévoit de pérenniser à compter du 1er janvier 2019 de nouveaux allégements de cotisations patronales à hauteur de six points pour les salaires inférieurs à 2,5 SMIC et de renforcer des allégements généraux de cotisations sociales entre 1 et 1,6 SMIC, privant ainsi de manière durable les organismes de sécurité sociale de ressources financières.
En 2019, les entreprises cumuleront donc de façon transitoire deux dispositifs : le crédit d'impôt au titre de l'année 2018 et les baisses de cotisations sociales pour 2019. Cela entraînera pour elles un gain de trésorerie de 21 milliards d'euros. Cet argent public sera sans effet significatif sur l'emploi, et représentera 1,8 point de PIB.
Cinq ans après l'entrée en vigueur du dispositif, le dernier rapport du comité de suivi du CICE d'octobre 2018 conclut à « un effet modéré du CICE sur l'emploi » avec 100 000 emplois créés ou sauvegardés. Selon ce même rapport dans sa première version non publiée, la transformation du CICE en réduction de cotisations sociales « aura des effets globalement neutres sur l'activité et l'emploi ». Outre son inefficacité avérée, ce dispositif encourage les emplois peu qualifiés du fait de son ciblage sur des rémunérations inférieures à 2,5 SMIC, tout en renchérissant le coût du travail dans les secteurs employant des salariés qualifiés. Ainsi, il ne répond pas au défi de l'élévation des qualifications des travailleurs de notre pays.
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