Je nourris de nombreuses réserves à l'endroit de cet amendement, dont on ne mesure sans doute pas bien tous les effets, y compris financiers.
Je crains qu'il n'apporte pas de vraie solution au problème qui nous occupe, et je ne crois pas qu'on puisse régler celui-ci par le biais d'incitations ou de sanctions financières.
Je ne crois pas non plus qu'on puisse dire les gens se rendraient à l'hôpital de façon abusive. Je suis également sceptique envers l'idée de payer les hôpitaux pour renvoyer les gens ailleurs : cela me semble de nature à renforcer encore le renoncement aux soins, mais aussi à créer des problèmes tels que ceux que vient d'évoquer notre collègue Jean-Louis Touraine.
Il y a tout de même une responsabilité médicale : lorsqu'on se rend aux urgences, ce n'est pas pour en être renvoyé, mais pour être vu par un médecin. Les équipes sont formées pour accueillir, de manière inconditionnelle, tous ceux et toutes celles qui viennent frapper à leur porte. Par votre amendement, vous modifiez la philosophie de l'accueil au sein des urgences. Je pense que c'est extrêmement problématique et que cela ne peut, en tout cas, se faire au détour d'un simple amendement au PLFSS.
Le problème est un problème de démographie médicale, que cet outil ne va pas régler. Il s'agit d'une mauvaise solution.