Je suis convaincu que l'Europe surmontera ces crises. Dans quelques années, quand on se retournera sur cette période, on se félicitera que la France, présidée par Emmanuel Macron, ait tenu bon et ait été un pôle de stabilité dans la tempête.
Pour autant, nous devons mieux coordonner nos politiques nationales. Le budget européen reste de taille trop modeste pour être utilisé à des fins de régulation conjoncturelle, mais les traités permettent que la réponse aux cycles de l'économie soit portée par des politiques nationales coordonnées. L'Europe peut surmonter ces crises si chacun prend ses responsabilités. La France a pris les siennes en engageant le rétablissement de ses comptes publics : nous sommes sortis cette année de la procédure pour déficit excessif et nous poursuivons nos ajustements structurels à un rythme compatible avec le soutien à la croissance économique. L'Allemagne et les pays du Nord doivent aussi prendre leurs responsabilités et appliquer effectivement les recommandations de l'Union européenne, qui leur demande de soutenir leur demande intérieure. Si, au contraire, l'Allemagne utilise ses excédents budgétaires pour baisser encore la fiscalité des entreprises, les déséquilibres commerciaux ne feront que s'aggraver, mettant la zone euro en péril.
La campagne des élections européennes va commencer ; ce débat en constitue un prélude. Alors que le monde se fracture, que certains sont tentés par des replis nationaux, ce sera l'occasion pour nous de réaffirmer notre attachement à l'Union européenne. Nous avons plus que jamais besoin d'Europe. Qui peut croire que les luttes contre l'évasion fiscale ou contre les causes et les effets du changement climatique, peuvent être purement nationales ? Le repli national donne un faux sentiment de protection. Il y a urgence à revitaliser le projet européen pour relever les défis de notre temps. Madame la ministre, nous savons que le Gouvernement a conscience de cette urgence ; le Parlement vous soutient.