Intervention de Ludovic Mendes

Séance en hémicycle du lundi 22 octobre 2018 à 16h00
Projet de loi de finances pour 2019 — Article 37 et débat sur le prélèvement européen

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLudovic Mendes :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le président de la commission des finances, madame la présidente de la commission des affaires étrangères, madame la vice-présidente de la commission des affaires européennes, monsieur le rapporteur général, monsieur le rapporteur spécial, monsieur le rapporteur d'information, mes chers collègues, l'an dernier à la même date, je soulignais à cette tribune les différences de conceptions qui nous opposent quant au rôle que doit jouer la France dans l'Union européenne via le prélèvement sur recette. Douze mois plus tard, force est de constater que nos divergences perdurent : une nouvelle fois, à l'occasion de l'exercice budgétaire annuel, nos adversaires cherchent à remettre en cause le projet européen dans sa globalité, en employant des arguments parfois étonnamment identiques.

La participation au budget communautaire est la traduction du lien de solidarité qui doit unir les différents membres d'une famille. Comme dans toutes les familles, il y a parfois des crises et des mésententes, mais c'est toujours l'esprit de famille qui gagne. Ce lien de solidarité fait défaut à notre Europe, alors que, dans plusieurs pays, les nationalistes de gauche comme de droite, parfois capables d'alliances contre-nature, instrumentalisent les crises et les drames humains pour donner de l'écho à leur projet de repli et de destruction de la communauté.

Si nous voulons faire face aux enjeux de notre siècle – lutter efficacement contre le terrorisme, répondre au défi migratoire, mieux protéger nos frontières, faire face à l'instabilité du monde, ne plus subir la mondialisation, affirmer et défendre nos valeurs, répondre à l'urgence climatique, être en mesure de peser face aux puissances d'aujourd'hui et de demain, garantir l'unité européenne après le Brexit, lutter contre le nationalisme – , alors nous devons penser cette solidarité.

Avant-hier encore, 1 million de personnes ont manifesté à Londres pour un nouveau référendum, afin de faire échec au Brexit et de rester dans l'Union européenne. À quelques mois d'un scrutin qui pourrait être décisif pour l'avenir de l'Union européenne, les Européens convaincus doivent faire entendre leur voix. Ils doivent s'attacher à montrer à nos concitoyens combien l'Europe joue un rôle important, combien son action a un impact sur notre vie quotidienne, comme le montrent les avancées réalisées sur des questions importantes comme l'Europe de la défense, plusieurs fois citée ici, dont l'ambition doit être renforcée par le cadre financier pluriannuel 2021-2027, ou, au niveau social, le travail détaché.

Élu de la Moselle, je sais que l'Union européenne est indispensable à l'activité et à l'attractivité économique de mon territoire. Je sais aussi l'importance capitale que revêt la politique agricole commune pour nos agriculteurs, et je salue l'engagement du Gouvernement et du Président de la République, qui mobilisent nos partenaires européens pour défendre avec vigueur les intérêts de nos agriculteurs. Entre 2014 et 2020, dans la région Grand Est, l'Union européenne a dépensé 1,4 milliard d'euros. Souvent, pour répondre aux citoyens de ma circonscription qui m'interrogent à propos de l'action de l'Europe sur notre territoire, je cite tous ces projets : l'institut de recherche technologique de Metz, avec ses 400 partenaires, cofinancé par l'Europe ; la ligne à grande vitesse de l'Est, cofinancée par l'Europe ; le centre hospitalier régional Metz-Thionville, avec ses 2 000 places et ses 170 000 entrées annuelles, cofinancé par l'Europe ; dans le domaine culturel, le centre Pompidou de Metz, cofinancé par l'Europe. L'Europe joue donc un rôle important dans l'évolution de nos territoires.

Grâce à l'action menée par le Gouvernement depuis dix-sept mois, la France se présente de nouveau comme un partenaire fort et crédible aux yeux des autres États membres. Cette crédibilité nous honore et nous oblige. Le maintien de notre déficit sous la barre des 3 % et l'assainissement de nos finances publiques…

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