Nous nous apprêtons à voter l'article 37 relatif au prélèvement sur recettes au profit de l'Union européenne. Ce gros effort, de 21,5 milliards d'euros, en hausse de 8 %, n'est absolument pas un chèque en blanc. C'est, au contraire, une invitation à réformer l'Europe, car celle-ci traverse une crise profonde – personne ne le nie, madame Ménard.
Le budget européen pour 2019 est, bien sûr, contraint par le cadre financier pour les années 2014 à 2020, mais nous voyons déjà s'affirmer de nouvelles priorités, comme le corps européen de solidarité, à l'intention de la jeunesse, ou le fonds européen de la défense. Toutefois, cela n'est absolument pas suffisant : il faut que l'Europe fasse preuve de courage pour l'avenir, lors de la définition du cadre financier pour les années 2021 à 2027.
Pour sa part, je dois le dire, la Commission européenne a eu ce courage. Elle a proposé des choix à la hauteur des défis d'avenir, par exemple en matière de recherche et d'innovation, avec le programme Horizon Europe ; en matière de compétitivité des entreprises, qu'elle entend renforcer considérablement ; en matière de formation, avec le doublement des moyens alloués au programme Erasmus + ; en matière de gestion des frontières et des migrations, avec le corps européen de garde-frontières et de garde-côtes.
Néanmoins, cela ne suffit pas : il faut que les États soient eux aussi courageux. Le Brexit fera perdre 14 milliards d'euros par an au budget européen, et cela touchera principalement la France, puisque sa contribution augmentera de plus d'un milliard. Comment faire preuve de courage ? Je donnerai deux exemples.
Il faut d'abord faire le ménage dans la gestion opaque du budget européen. Nous devons mettre fin à l'accumulation de cadavres dans les placards, dont celui laissé par Mme Thatcher – je n'ai pas dit : celui de Mme Thatcher…