Monsieur le ministre de la culture, la France est partout aux côtés de celles et ceux qui défendent la liberté d'expression et la liberté de la presse.
Il y a quelques jours, Jamal Khashoggi était tué dans l'enceinte du consulat saoudien d'Istanbul. Son nom vient s'ajouter à ceux des journalistes anticorruption Viktoria Marinova, Jan Kuciak et Daphne Caruana Galizia, assassinés au cours des derniers mois. Dans le pays qui s'est dressé comme jamais pour défendre la liberté de la presse après l'attentat contre Charlie Hebdo, ces morts inquiètent et suscitent l'émotion.
Notre monde est parcouru de tentations autoritaires jusque sur le continent européen. Quand les contre-pouvoirs institutionnels sont affaiblis, il ne reste souvent plus que la presse pour porter la voix de l'indépendance et de l'enquête. Le travail journalistique, l'enquête, n'ont pas vocation à nous plaire ou nous déplaire. Son existence est indispensable au fonctionnement de toute démocratie.
Nous pouvons débattre des méthodes du journalisme et de ses évolutions dans un monde marqué par l'exigence permanente de l'immédiateté et de la viralité. Mais jamais nous ne devons nous autoriser à mettre les journalistes en danger. Jamais nous ne pouvons les désigner comme des cibles à la vindicte de partisans délibérément et complaisamment chauffés à blanc.
La haine des médias n'est ni juste, ni saine.