Ce budget alternatif fixait trois priorités : soutenir le pouvoir d'achat des retraités qui ont subi en 2018 la hausse de la CSG ainsi que le gel de leurs pensions et dont les retraites, en 2019, seront rognées par l'inflation ; accélérer la transformation énergétique de l'économie française et sa croissance en lançant notamment un plan d'ampleur en faveur de la transition énergétique ; assurer la cohésion sociale sur tous les territoires avec un plan EHPAD, la pleine revalorisation des prestations sociales, la création d'un fonds pour l'outre-mer ou, encore, le rétablissement des postes supprimés dans l'éducation nationale.
Le PLF pour 2019 ne s'inscrit pas du tout dans cette dynamique. L'injustice sociale qui caractérisait le budget 2018, avec d'un côté la suppression de l'impôt de solidarité sur la fortune et la mise en place de la flat tax, de l'autre côté, une forte baisse de l'aide personnalisée au logement – APL – et la suppression d'une grande partie des emplois aidés, se retrouve malheureusement dans le budget 2019.
À cette injustice sociale s'ajoute le manque d'ambition en matière d'investissement, ce qui casse la reprise économique. Non seulement le Gouvernement n'investit pas suffisamment mais il se prive d'une marge de manoeuvre de 20 milliards d'euros avec la bascule CICE-CSG-baisse des cotisations sociales.
C'est le premier des dix écueils de ce budget : des choix fiscaux et budgétaires qui dégradent fortement le solde budgétaire.
Le deuxième écueil, ce sont les articles 4 à 6 qui réforment des dispositifs fiscaux spécifiques à l'outre-mer. Sous couvert de la modernisation de ces dispositifs, le Gouvernement demande en réalité aux seuls ultra-marins de financer les mesures du Livre bleu des outre-mer alors que c'est à la solidarité nationale de le faire.