Je serai concis, m'intéressant plus particulièrement au volet recettes du projet de loi de financement de la sécurité sociale, mes propos s'inscrivant, évidemment, en complément de ceux qu'a tenus Mme la ministre des solidarités et de la santé.
Je tiens tout d'abord à souligner que le projet de loi de financement de la sécurité sociale est à la fois pleinement cohérent avec le projet de loi de finances dont vous venez d'adopter la première partie – je vous en remercie – et parfaitement complémentaire. Il est cohérent puisque c'est de la maîtrise de la dépense sociale que procèdent tout à la fois la réduction du déficit des comptes sociaux et leur retour prochain à l'équilibre – Mme la ministre l'a souligné – , ainsi que le retour à l'équilibre des comptes de la nation, dans le cadre de la loi de programmation des finances publiques adoptée l'an passé.
Je vous rappelle que, s'agissant de la dépense publique, 30 % de la dépense publique sont de la responsabilité de l'État, 20 % de celle des collectivités territoriales tandis que 50 % relèvent de la dépense sociale – dépense sociale dont les retraites représentent environ la moitié. Un ministre du budget qui ne serait pas également ministre des comptes sociaux – comptes sociaux dont il partage la responsabilité avec la ministre chargée des solidarités et de la santé – , ne pourrait pas couvrir l'intégralité du champ de la dépense publique, endettement public et réduction du déficit compris. Madame la ministre l'a souligné, avec un déficit de 1 milliard d'euros en 2018 et une prévision d'un solde excédentaire de 700 millions d'euros en 2019 – une première depuis dix-huit ans – , nous parvenons à respecter l'engagement du Gouvernement de retour à l'équilibre. Si, avec l'aide de ceux qui nous ont précédés, nous avons réussi à boucher le trou de la sécurité sociale, c'est, d'une part, grâce aux mesures courageuses que nous avons prises dès la loi de financement de la sécurité sociale pour 2018 et, d'autre part, parce que les professionnels de santé et les Français ont consenti des efforts en vue d'obtenir ce résultat. Il nous faudra de la même manière réduire la dette sociale : il n'existe en effet pas plus de cagnotte sociale que de cagnotte fiscale – je pense que M. le rapporteur général y reviendra. La résorption de la dette sociale se poursuivra jusqu'en 2024, le PLFSS pour 2019 prévoyant, au cours de ces trois prochaines années, de transférer à la Caisse d'amortissement de la dette sociale – CADES – 15 milliards d'euros de la dette résiduelle portée par l'Agence centrale des organismes de sécurité sociale – ACOSS – et de lui affecter, en contrepartie, la part supplémentaire de CSG, je n'y reviens pas.
S'agissant des efforts des Français, je tiens à souligner ceux qu'ils consentent par l'intermédiaire de leurs impôts pour tenir un ONDAM à 2,5 % en 2019, lequel, bien qu'il soit au-dessous du tendanciel, permettra de réaliser des investissements. Certes, le Gouvernement s'était engagé à une hausse des dépenses de 2,3 %. Compte tenu notamment du plan hôpital, la ministre des solidarités et de la santé a porté l'ONDAM à 2,5 % : ceux qui, dans votre assemblée, sont attentifs à la santé dans les territoires, y verront la priorité du Gouvernement.
Nous avons enfin évoqué en commission, puis en séance publique lors de l'examen du PLF, un point qui, pour être technique, n'en est pas moins important : il s'agit du rapport de MM. Charpy et Dubertret, sur l'état des lieux et les enjeux des réformes pour le financement de la protection sociale, rapport qu'ils ont remis aux deux commissions des affaires sociales de l'Assemblée et du Sénat, en vue de rendre plus simples et plus solidaires les règles de solidarité entre l'État et la sécurité sociale. Je tiens à les remercier pour le travail important qu'ils ont réalisé.