La moindre des choses que vous puissiez faire serait de voter une progressivité accrue de la CSG afin de rendre cette mesure un tantinet plus équitable, même si cela ne changera pas la face de la sécurité sociale.
Nous voici donc, avec d'autres propositions, car il faut revoir la copie. Tout d'abord, il faut s'atteler à mobiliser des ressources en mettant un terme à la prolifération des exonérations, en attaquant la fraude patronale aux cotisations sociales, en supprimant la taxe sur les salaires dans les établissements hospitaliers et les EHPAD, en renforçant la contribution sociale des entreprises générant des accidents du travail et des maladies professionnelles, en revenant au régime de la cotisation sociale, en soumettant à cotisation sociale les revenus financiers, en mettant les mains dans les bénéfices financiers des laboratoires pharmaceutiques et en regardant de près le financement public des grandes enseignes de cliniques et d'établissements privés.
Il faut décider d'un plan d'urgence pour l'hôpital, avec un volet formation, un volet embauches, un volet investissements, un volet restructuration de la dette. Il faut donner l'impulsion nécessaire au développement de centres de santé, conventionner les EHPAD, créer en créant un pôle public du médicament, en régulant les prix et en tenant compte dans la fixation de ceux-ci des aides publiques versées, en promouvant la santé au travail au lieu de développer les journées à rallonge, les semaines à rallonge, les années à rallonge parce qu'on se refuse à rémunérer le travail correctement.
Oui, la prévention doit être une priorité. Elle appelle bien sûr des politiques de santé. Mais elle appelle aussi la remise en cause des modes de production, de consommation, de transport, des modes de vie – bref, des changements profonds pour sortir du système sur lequel l'argent-roi pèse de tout son poids.
Un certain nombre de ces sujets seront absents du débat, puisque la trieuse déchaînée de l'Assemblée nationale est passée par là et qu'un nombre étonnant d'amendements ont fini au broyeur.