Il est injuste de fermer les yeux sur la précarité de leur situation.
Vous cassez la machine de la redistribution et empêchez la lutte contre les inégalités.
Alors que vous engagez une réorganisation du système de santé, vous affichez la volonté de mieux protéger les plus fragiles en améliorant leur accès aux soins. C'est le sens de l'offre « 100 % santé ». Sur le principe, nous sommes forcément favorables au fait de garantir des soins de base pour l'optique, le dentaire et l'audioprothèse. Mais dans sa mise en oeuvre, cette offre se complique. Annoncée comme une mesure phare, elle apparaît en réalité comme une mesure tape à l'oeil dont l'application démontrera les limites. Parler d'une prise en charge à 100 % après complémentaire, c'est oublier que tous les Français n'ont pas accès à cette dernière. C'est aussi faire payer le surcoût de cette mesure aux assurés les plus modestes. En effet, à la différence des contributions à la sécurité sociale, les primes et les cotisations pour les complémentaires pèsent proportionnellement plus sur les revenus de ces derniers.
Pour répondre à l'objectif global d'amélioration de l'accès aux soins, une prise en charge à 100 % par la sécurité sociale aurait été préférable. C'est pourquoi nous avons déposé un amendement demandant au Gouvernement d'évaluer le coût d'un financement par la sécurité sociale du dispositif « 100 % santé ».
Avec mes collègues du groupe Socialistes et apparentés, nous porterons le débat sur l'ensemble de ces sujets en démontrant la faisabilité d'un budget alternatif, juste et répondant aux attentes sociales et sanitaires de nos concitoyens.