C'est une bonne nouvelle pour la situation financière de la France et les budgets sociaux, mais n'oublions pas comment nous en sommes arrivés là. Non seulement ce sont des mesures prises par les gouvernements de droite, comme la création de l'ONDAM ou la réforme des retraites de 2010, qui ont infléchi durablement les comptes sociaux, mais ce sont aussi les coups de rabot insupportables portés contre la politique familiale et les retraites par le précédent gouvernement de gauche, dont vous êtes les héritiers, qui ont conduit à ce résultat. Vous en êtes les héritiers, car vous allez recourir aux mêmes solutions.
Vous allez ainsi désindexer le taux de revalorisation des retraites, qui sera de 0,3 %, alors que celui de l'inflation sera de 1,6 %. Par conséquent, les retraités subiront à nouveau une baisse de leur pouvoir d'achat. Vous faites le choix des économies sur leur dos. Ce sont eux les victimes, non seulement du quinquennat socialiste précédent, mais aussi de votre début de quinquennat. Cela ne surprend guère quand on sait que l'une de vos députés médiatiques considère qu'on peut demander un « effort générationnel » aux retraités. Vous vous trompez, madame la ministre, monsieur le secrétaire d'État : nous ne pouvons pas demander toujours et encore des efforts aux mêmes.
Cette désindexation s'ajoute à la hausse de la CSG, qui prend les retraités à la gorge. Ce n'est pas votre mesure permettant à 350 000 foyers de bénéficier du taux réduit qui atténuera la douloureuse. Pire encore, des membres de votre majorité souhaitent abaisser le taux de CSG pour un plus grand nombre de retraités, en augmentant encore celui appliqué aux retraités considérés comme aisés.