Madame la présidente, madame la ministre, monsieur le secrétaire d'État, madame la présidente de la commission, monsieur le rapporteur général, mes chers collègues, nous entamons aujourd'hui l'examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2019, sous des auspices apparemment vertueux de retour à l'équilibre des comptes. C'est un fait, dont nous devons nous réjouir. Toutefois, la présentation du PLFSS laisse place aux doutes s'agissant de la pérennisation de cet équilibre.
En dépit du regain de santé des comptes sociaux, le déficit de la sécurité sociale menace : faute de nouvelles mesures, il replongera l'an prochain. Rappelons que l'amélioration des comptes sociaux a été rendue possible grâce aux courageuses réformes que nous avons mises en place, notamment la création de l'ONDAM et la réforme des retraites de 2010.
Aux réformes structurelles, vous avez préféré la continuité d'une politique de matraquage fiscal qui, ces dernières années, a visé les ménages et les entreprises à hauteur de plus de 50 milliards d'euros. Or, faute de réformes structurelles, comme vous le savez, l'extinction de la dette sociale affichée dans le PLFSS pour 2019 reste tributaire de l'évolution de la conjoncture économique. On ne saurait faire plus hasardeux !
Pour faire face aux dépenses, vous invitez à un effort budgétaire visant à dégager 3,8 milliards d'euros d'économies, dont le détail demeure flou. Celles-ci semblent reposer sur le prix des médicaments vendus en pharmacie ainsi que sur la baisse des tarifs de la biologie, de la radiologie et des transports médicalisés : toujours la même politique anxiogène de rabot ! L'équilibre sera atteint grâce à la désindexation des pensions de retraite et des allocations familiales, qui ne seront revalorisées que de 0,3 %, soit bien en deçà de l'inflation.
Pour les seules retraites, l'économie escomptée s'élève à 2 milliards d'euros. Notons un certain esprit de constance en la matière ! Les 8 millions de retraités concernés ne comprennent pas la pression dont ils font l'objet. Vous avez manifestement cherché à atténuer leur courroux en modifiant le seuil d'assujettissement, mais cette mesure, que l'on ne peut que saluer, ne devrait concerner que 350 000 foyers.