Intervention de Julien Borowczyk

Séance en hémicycle du mardi 23 octobre 2018 à 21h30
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2019 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Borowczyk :

Madame la présidente, madame la ministre, monsieur le secrétaire d'État, madame la présidente de la commission, monsieur le rapporteur général, mes chers collègues, Alfred de Musset écrivait : « Les larmes du passé fécondent l'avenir. » Ainsi, les larmes versées par le passé sur le déficit chronique de notre système de santé ont fait naître une prise de conscience et une politique vertueuse qui nous permettent aujourd'hui de présenter un PLFSS rassurant et surtout d'envisager enfin la construction d'un avenir positif, positif comme les comptes de l'assurance maladie, bénéficiaires cette année pour la première fois depuis dix-huit ans.

Positif, oui, mais à quel prix, comme certains aiment à le répéter ? Eh bien, positif au prix d'une volonté assumée d'offrir le meilleur à tous nos concitoyens, avec deux valeurs directrices : prévenir et investir.

Prévenir, c'est tout d'abord anticiper et prendre l'engagement courageux de proposer des comptes sincères et excédentaires pour les années à venir, avec l'ambition de rembourser l'intégralité de la dette sociale à l'horizon de 2024. Voilà le prix de nos efforts ; voilà le prix de notre travail ; voilà le prix de notre politique ; voilà le prix du PLFSS pour 2019. Ce prix, c'est l'assurance donnée à chaque Français de pouvoir être soigné et accompagné, quels que soient sa situation, son âge ou sa pathologie, l'assurance que le système médico-social français donne accès à toutes et à tous aux dernières innovations médicales, l'assurance enfin de tenir la formidable promesse de garantir la pérennité de notre philosophie protectrice. Cette pérennité, le PLFSS nous l'offre à nous, à nos aînés, mais aussi et surtout à nos enfants. L'excédent budgétaire, mes chers collègues, accrédite et confirme que la politique que nous menons porte ses fruits et qu'on peut associer respect des engagements financiers et bienveillance envers toutes et tous, sans discrimination, toujours en accord avec la réalité de notre époque.

La réalité de notre époque, c'est avant tout la désertification médicale dont beaucoup trop de nos concitoyens souffrent, dans le monde rural mais aussi au coeur des villes. Grâce à la stratégie de transformation de notre système de santé et au plan « ma santé 2022 », nous nous attaquons à la désertification avec les bons outils : des outils simples, innovants et judicieux. Cette stratégie a été avant tout fondée sur l'écoute et la compréhension de nos soignants, atteints pour beaucoup par une certaine lassitude. La surcharge administrative, les difficultés de la transversalité professionnelle et surtout le manque de lisibilité de leur position dans le parcours de soins ont petit à petit mené les patients à l'accumulation de doutes, ce qui a engendré un manque d'attractivité de ces professions. Cette désaffection est pour la première fois intégrée dans une réflexion globale, avec pour objectif l'amélioration des conditions de travail des soignants.

Si notre stratégie a été unanimement saluée par les professionnels des soins, c'est parce que, pour la première fois, ils se sont sentis compris et accompagnés grâce à des réponses adaptées et concrètes. Redonner du temps médical par l'intermédiaire des auxiliaires médicaux, coordonner les soins grâce à un professionnel pivot, promouvoir les communautés professionnelles territoriales de santé pour fluidifier le parcours de soins, utiliser le numérique dans le dossier médical partagé pour améliorer la sécurité et l'information du patient, recréer le dialogue entre la ville et l'hôpital, privilégier le soin par une réforme de la T2A – la tarification à l'activité – , développer les pratiques avancées et la télémédecine, promouvoir le travail interdisciplinaire, valoriser les expériences innovantes : telles sont les réponses que nous apportons au travers du PLFSS. Ce projet de loi rassure les soignants et leur redonne espoir, ce qui a forcément un impact positif sur les patients.

Les patients, nous nous sommes engagés à les protéger, à quelque prix que ce soit. Nous tenons cet engagement avec le début du déploiement du 100 % santé. Beaucoup pensaient cette promesse illusoire et irréalisable car trop ambitieuse. Nous sommes fiers de pouvoir porter un PLFSS qui acte la concrétisation de ce projet profondément humain.

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