Nous nous apprêtons à valider les tableaux d'équilibre de l'ensemble des régimes obligatoires de la base de la sécurité sociale et du régime général pour l'exercice 2017. Il est bon, dans ce contexte, de rappeler quelques données.
En 2017 – ce n'était pas vous, madame la ministre, qui siégiez alors au banc du Gouvernement – , 4 milliards d'euros d'économies avaient été exigés du secteur de la santé. La gestion de votre prédécesseur, si cela peut vous rassurer, déplaisait fortement aux soignants. Reste qu'en 2018, le montant des économies que vous allez demander au secteur se monte à 4,2 milliards d'euros et qu'il atteindra 3,8 milliards en 2019. J'ai entendu votre réponse. Je conviens que certaines choses ont été améliorées depuis six ans, mais, quand on part de zéro, il n'est pas difficile de progresser et il n'y a pas lieu de s'en satisfaire.
Quand cette logique d'économies qui dure depuis des décennies s'arrêtera-t-elle ? Quel sera l'élément déclencheur qui fera cesser cette politique, après des années de réduction du budget de l'assurance maladie ? Nos hôpitaux accusent un grave déficit du fait des coupes budgétaires et ils se sont endettés à hauteur de 30 milliards d'euros – on ne parle pas de 30 millions mais de 30 milliards ! Urgences débordées, déserts médicaux, soignants à bout : je relate toujours les mêmes faits. J'ai parlé ici de l'assurance maladie mais le constat vaut aussi pour les autres branches de la sécurité sociale, notamment pour la branche famille.
Excusez-moi si cela vous déplaît. Je suis une femme de conviction et vous ne me ferez pas taire.