Intervention de Didier Guillaume

Séance en hémicycle du lundi 3 juillet 2017 à 15h00
Débat sur la déclaration du président de la république

Didier Guillaume :

Monsieur le président du Congrès, monsieur le président du Sénat, monsieur le Premier ministre, mesdames et messieurs les membres du Gouvernement, chers collègues députés et sénateurs, en démocratie, le peuple a toujours raison, certaines organisations sont mortes pour l'avoir oublié. Prenons donc quelques instants pour réfléchir et nous demander ce qu'il a voulu exprimer lors des dernières élections : peut-être, plus que tout, sa lassitude, son exaspération même, du jeu politique tel qu'il se pratique depuis des années, routinier, caricatural, un jeu de réflexes plutôt que de réflexion. Cette exaspération s'est exprimée avec force, au point de bouleverser le paysage politique, ses partis et ses groupes parlementaires. Il est désormais de notre responsabilité de parlementaires de la République française de répondre à cette exaspération, faute de quoi viendra bientôt le temps de la colère. Une exigence de réussite s'impose ainsi à nous.

Ceux qui pensent pouvoir rétablir l'ancien monde n'ont pas saisi l'ampleur de ce scrutin, mais ceux qui pensent que nous sommes à l'An I de la politique oublient notre histoire riche, nos prédécesseurs et les grandes heures de notre République. Nous devons certes inventer, créer et dépasser, mais surtout être à la hauteur de cette histoire, des attentes de nos concitoyens et de la France.

Le Président de la République a tracé la feuille de route. Demain et après-demain, monsieur le Premier ministre, à l'Assemblée nationale puis au Sénat, vous la mettrez en application et présenterez le programme gouvernemental. Puisque nous aurons l'occasion d'en débattre avec vous, j'évoquerai exclusivement maintenant la feuille de route que vient de présenter le Président de la République.

Il a annoncé qu'il y aurait, une fois par an, un grand rendez-vous démocratique. Chiche ! Par leur absence, certains ont d'emblée renoncé à effectuer ce travail d'invention et de créativité. Ils se sont réfugiés dans le confort de postures qu'ils maîtrisent à merveille. Pour ma part, au nom du groupe que je représente, je vois dans ce Congrès et dans la présence du Président de la République une marque de respect et une occasion de nouer un débat utile au pays.

Monsieur le Premier ministre, nous proposons cependant que chaque année, à l'occasion du message qu'il adressera au Parlement, le Président de la République puisse répondre aux parlementaires. Nous nous succédons en effet à la tribune alors qu'il est parti et nous nous adressons à vous, tandis que lui ne peut pas entendre ce que nous avons à dire. Nous présenterons donc, madame la garde des sceaux, une proposition de loi constitutionnelle – à laquelle je ne doute pas que la majorité et l'opposition seront favorables –, afin que, dès l'année prochaine, dans le cadre d'un débat, le Président de la République puisse entendre ce que les présidents de groupes parlementaires auront à dire.

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