Intervention de Jacques Mézard

Réunion du mercredi 27 septembre 2017 à 17h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Jacques Mézard, ministre de la cohésion des territoires :

Madame Marsaud, vous m'avez parlé de la métropolisation bordelaise et de la nécessité de réconcilier la ville et la campagne. Comme je l'ai déjà dit, je crois qu'il ne faut pas opposer systématiquement des territoires dont certains sont beaucoup plus fragiles que d'autres. Nous ressentons dans beaucoup de territoires cette crainte de la métropolisation. Il faut se rendre compte aussi qu'une métropole qui réussit peut – et doit – tenir compte de son environnement, y compris quand il est lointain. Dans le travail effectué avec les collectivités, nous essayons de faire émerger une prise de conscience. L'État doit rééquilibrer ses actions et les métropoles doivent prendre en compte leur environnement. Il me semble que nous assistons à une prise de conscience collective et que les choses évoluent dans le bon sens.

Monsieur Vialay, vous m'avez interrogé sur la requalification des copropriétés dégradées du quartier du Val-Fourré de Mantes-la-Jolie. Pour être franc, je ne sais pas où en est le décret en question. Je vais me renseigner et vous fournir une réponse d'ici à la fin de la semaine. Je ne vois pas de raison, a priori, pour que la parole de l'État ne soit pas respectée.

Monsieur Serville, vous êtes intervenu sur la question de l'habitat spontané en Guyane et sur l'application de la loi « SRU ». Pour des raisons liées notamment aux migrations, vous êtes dans une situation tout à fait particulière qui pose d'énormes problèmes. J'en discutais d'ailleurs ce matin au ministère des outre-mer avec Annick Girardin, que vous avez probablement alertée sur ce dossier. Si nous pouvons améliorer les choses dans le cadre du projet de loi, je n'ai pas d'a priori négatif, bien au contraire.

Madame Meynier-Millefert, vous avez fait référence aux Assises de la mobilité. Comme je l'ai déjà dit, les choses changent très rapidement compte tenu des évolutions du numérique, de la domotique, de l'intelligence artificielle. Dans le cadre de ces assises, nous parlerons effectivement davantage des usagers que des infrastructures. Ces dernières sont faites pour les usagers et non l'inverse.

Vous avez parlé d'assignation à résidence dans les territoires ruraux. Il y a des difficultés. Mes collègues parlementaires du Cantal – ici présents – et moi-même, nous connaissons ces difficultés plus et mieux que d'autres. Jusqu'à présent, on ne nous avait pas beaucoup entendus. En même temps, dirais-je sans vouloir abuser de cette locution (Sourires), je pense qu'il ne faut pas dépeindre constamment les territoires ruraux de manière négative. Ce n'est pas leur rendre service, sans compter que certains de ces territoires vont bien et sont peuplés de concitoyens heureux d'y vivre. Il y a quelques jours, j'ai inauguré des établissements scolaires avec le député d'une des circonscriptions du Cantal. En voyant les équipements des communes moyennes, je me suis dit que les habitants vivaient dans de bonnes conditions. Cela ne veut pas dire que tout y soit facile, mais il faut arrêter de stigmatiser les territoires ruraux de manière globale.

À défaut de faire disparaître les difficultés de ces territoires, nous avons le devoir de les rendre moins prégnantes en ce qui concerne les accessibilités. Nous avons évoqué le numérique à juste titre : il est absolument indispensable d'apporter à tous nos concitoyens, y compris ceux qui vivent dans ces territoires, toutes les facilités du numérique. En matière d'infrastructures, le discours de la ministre des transports est très clair : il faut entretenir le réseau de routes nationales, faire en sorte que certains trains ne patinent plus sur les feuilles mortes à l'automne, etc.

Veillons cependant à ne pas donner une image négative d'une partie de nos territoires. L'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) a beaucoup fait pour les quartiers prioritaires qui sont très pénalisés par l'image que les médias donnent d'eux dès qu'il s'y produit un incident. On parle toujours de ce qui va mal mais jamais de ce qui va bien dans ces territoires. Un travail collectif doit être fait pour restaurer l'image de ces territoires.

En tous les cas, en ce qui concerne la mobilité, je suis convaincu que nous sommes à un tournant. Nous en sommes déjà aux nouvelles mobilités : plateformes de mobilité avec le covoiturage, nouveaux véhicules, nouvelles formes de locomotion collectives, etc. Nos concitoyens les utilisent déjà. C'est une chance pour ces territoires qui se sentent un peu délaissés.

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