Dans son esprit, cet amendement ne relève pas de la provocation mais d'une exigence de cohérence. Madame la députée, je ne peux que partager cet esprit. Mais plusieurs dizaines de milliers d'emplois et un chiffre d'affaires très important sont en jeu. Cela ne veut pas dire qu'il faille laisser cette incohérence en jachère. Nous considérons cependant qu'il serait un peu brutal de procéder ainsi dans le cadre du projet de loi. Le Gouvernement proposera à cette filière un dialogue et des actions pour qu'elle s'engage de manière beaucoup plus cohérente et probante dans la transition énergétique et qu'elle prépare, elle aussi, l'après-hydrocarbures. Elle a d'ailleurs intérêt à le faire – d'autres n'ayant pas les mêmes réserves – en mobilisant ses compétences pour diverses activités comme la géothermie – cela a été évoqué – ou le développement des énergies marines. Nous passerons d'ailleurs en revue les aides à l'export afin de limiter au maximum leur contribution au réchauffement climatique. Nous verrons aussi avec l'Agence française du développement (AFD) ou Bpifrance. La rédaction que vous proposez est trop large : elle pourrait toucher toutes sortes d'aides indirectes. Elle serait donc inefficace, en raison de la possibilité qui est encore offerte de filialisation des activités dans d'autres pays.
En revanche, le Gouvernement s'est fixé un objectif d'exemplarité en matière de lutte contre le dérèglement climatique et va continuer à agir sur le plan diplomatique pour convaincre d'autres pays – j'en suis convenu avec M. Jean-Yves Le Drian – d'adopter sur leur territoire la démarche d'arrêt progressif de la production d'hydrocarbures. À New York, lors de l'Assemblée générale des Nations Unies, l'initiative française, qui était un peu anticipée puisque j'ai bien précisé que les députés ne s'étaient pas encore exprimés, a déjà suscité de nombreux débats que j'ai sentis très positifs. J'espère donc que la contagion va gagner. À ce stade, c'est avec regret que je vous demanderai de retirer votre amendement.