J'ai proposé quatre mesures, cher collègue, mais vous avez focalisé votre propos sur une seule, sans répondre à propos des trois autres. Monsieur le rapporteur général, il n'est pas sérieux de ne pas être capable d'opposer des arguments aux quatre mesures que j'ai proposées sur un tel sujet : faire en sorte de disposer immédiatement de médecins.
Par ailleurs, au cours de cette commission d'enquête parlementaire, présidée par l'un de vos collègues du groupe La République en marche, nous n'avons pas demandé une seule mesure d'incitation financière complémentaire. Bien au contraire, la Cour des comptes a souligné fort justement le côté pernicieux des primes. Du reste, je me suis toujours opposé à ce mécanisme car celui qui vient pour la prime l'empoche et reste cinq ans, tandis que celui qui s'est installé durablement ne gagne rien. Vous ne trouverez pas de propositions de cette espèce dans notre rapport car nous les avons écartées : votre argumentation tombe.
Je voudrais enfin vous rappeler pourquoi nous en sommes là. En 1998, Mme Aubry, alors ministre de l'emploi et de la solidarité, a créé le MICA – mécanisme de cessation anticipée d'activité – pour permettre à des médecins de partir à la retraite dès cinquante-huit ou cinquante-neuf ans. Voilà la belle gestion dont vous avez hérité, madame la ministre. Que se passe-t-il quand un médecin retraité travaille en plus ? Il ne percevra pas de retraite complémentaire sur cette nouvelle activité, ce qui représente autant d'économies pour les caisses de retraite. Et ce médecin au travail apportera une réponse à des milliers de femmes et d'hommes. Madame la ministre, sur mon territoire, 6 000 personnes n'ont pas de médecin traitant. Je voudrais simplement que vous ayez conscience de ce nombre, à multiplier par le nombre de territoires de France.