Cet amendement, présenté par notre collègue Sarah El Haïry et moi-même, a été adopté par la commission des finances. Dans le même esprit que l'amendement précédent, il vise à protéger les jeunes de l'alcool, notamment de consommations un peu sournoises dans lesquelles l'alcool est dissimulé derrière des taux de sucre importants. Les premiers contacts avec l'alcool sont difficiles pour les jeunes, et le sucre a vocation à les faciliter. Les jeunes tombent dans le piège, et je pense en particulier aux jeunes filles, dont on connaît, comme pour les femmes en général, la susceptibilité hépatique.
Les mesures prises il y a vingt ans contre les prémix ont été renforcées par la loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique. Cette action contre les boissons prêtes à boire a été redoutablement efficace, puisque leur consommation s'est effondrée de près de 99 %, passant de 950 000 à 10 000 litres.
Face à cette situation, les industriels ont, comme souvent, trouvé une parade avec des produits mélangeant du vin et du sucre – vous connaissez tous le fameux « rosé sucette » – , vendus à des prix extrêmement bas. Les jeunes ont ainsi très facilement accès à ces boissons.
Je sais bien, monsieur Door, que vous allez reprendre le propos sur la concertation actuelle avec la filière viticole, mais cet amendement protège l'essentiel de la filière, notamment les vins avec une indication géographique protégée – IGP – et avec appellation.
Il faut mener ce travail, car il y a péril en la demeure. Nous redoutons toujours le caractère brutal de ces mesures, qui menaceraient la santé économique de certaines filières. Pourquoi pas, mais quand on ne fait rien pendant trop longtemps, l'opinion publique finit par se lever d'un coup, et ce mouvement est très, très brutal, y compris pour les filières. Celles-ci ont donc intérêt à aller jusqu'au bout de la concertation et à prendre leur part de responsabilité pour mettre les jeunes à l'abri.