Je vois qu'on est très content ici de l'industrie pharmaceutique et de Sanofi, qu'on en tire même fierté. Pour vous répondre, je pourrais évoquer le scandale de la Dépakine – 30 000 enfants autistes, Sanofi qui refuse de verser le moindre euro au fonds d'indemnisation et qui, condamné en appel à verser 3 millions d'euros à une jeune fille atteinte d'autisme, se pourvoit en cassation et refuse de payer – , mais passons.
Sur le fond, c'est-à-dire la recherche, qu'en est-il ? Pourquoi, monsieur Door, l'industrie pharmaceutique recule-t-elle en France ? Pourquoi produit-on moins de nouveaux médicaments ? Votre analyse, c'est que c'est à cause du trop grand nombre de contrôles ; nous, nous pensons que c'est parce que l'industrie se fait dévorer par le capital. Sanofi a versé cette année 6,6 milliards d'euros à ses actionnaires, dont 2,7 milliards correspondant à des rachats d'actions, c'est-à-dire qu'on a pris des actions pour les détruire. Ces 6,6 milliards d'euros représentent quatre-vingt-dix années de Téléthon, quatre-vingt-dix années de recherches sur les maladies orphelines, sur l'autisme, sur l'épilepsie etc. Tout cela est parti dans les poches des actionnaires.