J'ai souhaité m'inscrire sur cet article, qui est le premier du titre Ier de la quatrième partie : « Transformer le système de soins ».
Ce sont les mesures prévues à ce titre qui devront permettre de concrétiser l'engagement du Président de la République d'ici 2022 : un médecin référent par Français et un accès aux soins primaires adapté dans la journée.
On ne peut transformer sans méthode, sur laquelle j'insisterai car elle est peut-être plus importante que l'objectif. Les clés de la transformation sont aujourd'hui confiées à des structures, les agences régionales de santé, qui ont succédé aux agences régionales de l'hospitalisation. Si j'en crois les experts, elles seraient devenues des techno-structures, des fabricants de circulaires, des outils de listes d'indicateurs à observer. Certains disent qu'elles agissent en silo. Pour ma part, je les baptiserais volontiers du nom de monstres froids.
Transformer un système de santé, comme tout projet du reste, nécessite méthode, empathie, bienveillance, connaissance globale du territoire, absence de fonctionnement en silo. D'ailleurs, je lis les publications du corps préfectoral : nos préfets se plaignent de ne pas être écoutés en dépit des notes qu'ils adressent au ministre de l'intérieur et au premier ministre, mais rien ne change.
Les méthodes utilisées par les ARS pour faire évoluer ou fermer des services, sont très compliquées à comprendre pour les élus car l'empathie n'est plus au rendez-vous. Il arrive même que l'on recrute des professionnels de santé pour un centre de périnatalité qui n'est pas encore créé puisqu'une mission d'expertise doit au préalable se prononcer sur la viabilité de la maternité.
Je sais combien vous êtes attachée, madame la ministre, à la mise en oeuvre des politiques publiques, mais n'oubliez pas combien il est essentiel que les bras armés chargés d'appliquer ces politiques soient au service des habitants et que ces politiques soient comprises. Je compte sur votre engagement politique personnel pour qu'il en soit ainsi.