Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du vendredi 26 octobre 2018 à 9h30
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2019 — Article 27

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Évidemment, mon soutien à tout ce qui est amélioration des démarches qualité est complet. Mais je voulais revenir sur l'exemple du monsieur de quatre-vingt-cinq ans que M. le rapporteur général a cité tout à l'heure : le plus important est-il de savoir s'il va passer quelques heures en salle de réanimation ou s'il va pouvoir faire du vélo dans un an avec ses petits-enfants ? Je prends pour ma part le cas d'un monsieur de quatre-vingt-huit ans qui a des problèmes de rein et va en conséquence à l'hôpital trois fois par semaine pour une dialyse, et qui, peu de temps avant les fêtes de Noël, est hospitalisé pour une bronchite aiguë, sachant qu'a priori ce n'est pas très grave, mais que cela peut le devenir à son âge : qu'est ce qui compte pour lui ? Il veut surtout savoir s'il sera rentré chez lui suffisamment tôt pour passer Noël avec sa femme, ses enfants et ses petits-enfants. Mais ce qui compte aussi pour lui, et il faut vraiment l'avoir à l'esprit, c'est de savoir combien de temps il va devoir attendre des examens dont il ignore de surcroît la signification faute d'avoir eu des explications ; combien de temps il va devoir attendre la visite du médecin – on lui a dit qu'il passerait tout à l'heure, et il attend toute la journée en vain et sans même avoir de réponses à ses questions – ; combien de temps avant que quelqu'un vienne l'aider à se raser parce qu'il n'en est plus capable tout seul et qu'il trouve assez humiliant de ne pas être « propre sur lui », comme il dit, alors qu'il attend des visites dans l'après-midi. Toutes ces choses, il faut absolument les prendre en compte. Je sais bien que l'objectif lointain, c'est de savoir s'il pourra refaire du vélo ou passer Noël avec sa famille, mais, au quotidien, ces petits exemples concrets que j'ai évoqués sont tout aussi importants pour le patient. C'est évidemment une question de moyens et je ne remets pas du tout en cause le personnel médical, souvent très dévoué et très attentif, mais qui n'a plus le temps de porter suffisamment attention aux patients alors que c'est vital pour eux au quotidien à l'hôpital.

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