Depuis que nous avons examiné cet amendement en commission la semaine dernière, j'ai changé plusieurs fois d'avis et je ne sais plus très bien quoi en penser. J'ai consulté toutes les personnes que je pouvais rencontrer dans le milieu hospitalier de ma région, notamment des médecins urgentistes, et j'ai entendu, je l'avoue, toutes les opinions, des pour et des contre.
Je suis assez sensible à la proposition de Jean-Louis Touraine : le patient doit être vu par un médecin avant d'être, le cas échéant, renvoyé. Mais s'il n'y a rien de grave, le médecin aura aussi vite fait d'établir lui-même une prescription que de rechercher un médecin généraliste susceptible de recevoir le patient.
À Saint-Malo, le service des urgences reste, malheureusement, surchargé, mais on a instauré un système qui fonctionne bien : la structure SOS Médecins s'est installée au sein même de l'hôpital et l'on passe très facilement de l'un à l'autre. Toutefois, si l'on doit faire appel, demain, à un médecin de garde, ce sera peine perdue : le week-end ou la nuit, on n'en trouvera pas ; le patient restera donc à l'hôpital.
J'irai plus loin. Selon moi, la situation est pire encore après la consultation ou les premiers soins apportés aux patients qui relèvent vraiment des urgences. Je pense notamment aux délais d'attente dans les couloirs avant d'obtenir un lit. Pour moi, c'est vraiment là que se situe aujourd'hui le problème des urgences.