Nous avons parlé de la formation et de l'éducation de nos concitoyens, et plus particulièrement des jeunes. Mais la formation à l'utilisation du numérique et des objets connectés doit également être largement renforcée au sein de la formation initiale et continue des médecins et des professionnels de santé, notamment dans le cadre de leur développement professionnel continu (DPC). Ainsi, ils pourront convenablement conseiller et orienter les patients, en espérant que les dérives que l'on a connues sur les médicaments avec les visiteurs médicaux ne se reproduiront pas.
De telles formations permettront de promouvoir les bons usages et d'éviter les mésusages ou des approches trop marketées. Elles participeront à la bonne information des patients, notamment ceux porteurs de pathologies chroniques, qui sauront ainsi si un équipement est plus intéressant qu'un autre. Les recommandations des agences ou des autorités publiques seront également utiles pour valider l'intérêt de ces dispositifs médicaux.
Un encadrement a priori sur la base de règles claires et fermes me semble nécessaire pour garantir la confiance. Les assurés sociaux doivent être certains que leurs données ne seront pas utilisées péjorativement et que les dispositifs médicaux proposés et remboursés sont sûrs, ce qui n'est pas toujours le cas aujourd'hui.
La dimension qualitative de l'information est absolument essentielle. Un encadrement a priori n'est probablement pas suffisant : des sanctions sont nécessaires quand les dérives surviennent, quand les mésusages sont péjoratifs pour les patients – une personne qui a besoin d'un prêt, un salarié dans une entreprise, etc. Toutes les récupérations malveillantes de données doivent être sanctionnées très durement, tant au plan civil que pénal, sous peine de rendre impossible la confiance. Un cadre clair et ferme posera les grands principes éthiques de cette nouvelle civilisation de la confiance, tout en prévoyant des sanctions fortes si le cadre n'est pas respecté.
Pour autant, une hyper-réglementation a priori risque de freiner l'innovation, l'expérimentation et la recherche. Donnons-nous la possibilité d'évoluer, afin que notre pays et tous les acteurs économiques et industriels, ainsi que ceux du monde de la recherche et du monde universitaire puissent travailler de concert et trouver de nouvelles solutions.
Le futur projet de loi doit poser les grands principes de cette confiance dans la recherche-développement. Au-delà de la qualité de ses chercheurs et de ses industriels, la France dispose de formidables atouts par rapport à d'autres pays. Elle possède des bases de données exhaustives, administrées par l'assurance maladie. Une utilisation intelligente et bienveillante de ces informations nous permettrait de bénéficier de quelques longueurs d'avance. Il serait dommage de priver notre pays de cette opportunité.