Intervention de Geneviève Darrieussecq

Réunion du mardi 9 octobre 2018 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Geneviève Darrieussecq, secrétaire d'État auprès de la ministre des Armées :

Les soldats seront classés par théâtre d'opération. Un travail important est réalisé pour obtenir tous les noms de ces soldats. Evidemment, s'il y a des oublis, ou si d'autres soldats malheureusement décèdent d'ici là, nous les ajouterons.

S'agissant des mesures concernant la mémoire, 1,2 million d'euros est prévu dans le PLF pour les actions pédagogiques mémorielles et les enseignements de défense qui sont réalisés avec l'éducation nationale, pour les scolaires. Environ 45 000 à 50 000 élèves et enseignants seront touchés par ces actions de sensibilisation ; ce n'est pas encore suffisant mais, pour aller plus loin, les enseignants doivent avoir la volonté de s'emparer du sujet.

Nous devons donc commencer par sensibiliser les enseignants – les former – en leur montrant l'importance de ces actions pour la jeunesse. Il s'agit là d'un vrai sujet.

Je vous l'ai dit, je suis favorable au recueil des témoignages oraux quand cela est possible. Nous possédons des lettres pour la Première Guerre mondiale, mais c'est vraiment par la vie des soldats, des femmes, des enfants, des familles, que nous pouvons sensibiliser les jeunes aux conflits contemporains. Je souhaite donc que l'on amplifie les recueils de témoignages oraux.

Vous me demandez quel sera le retentissement de la décision « Kherbouche » du Conseil constitutionnel. Le dispositif est forclos puisque, dans la LPM, nous avons fixé au 14 juillet 2018 la date limite de dépôt de nouveaux dossiers.

Concernant les interprètes afghans, le Gouvernement, à la demande du président de la République, a accepté de réexaminer le cas des personnes déboutées. Il a été décidé de mettre en place une mission pilotée par le quai d'Orsay pour procéder à ce nouvel examen, avant la fin de l'année 2018. L'association des anciens interprètes afghans nous prêtera son concours et les services du délégué interministériel chargé de l'accueil et de l'intégration des réfugiés seront mobilisés.

S'agissant des soldats fragilisés psychologiquement, ils bénéficient bien entendu d'un suivi. Un travail important est réalisé par le service de santé des armées, qui est en pointe dans ce domaine. Un travail de prévention est réalisé avant même que les soldats partent en opérations extérieures. Et les cadres militaires qui entourent les soldats sont sensibilisés à cette question, afin qu'ils puissent signaler les hommes et les femmes qu'ils estiment en difficulté. En outre, des psychiatres et des psychologues se trouvent sur les théâtres d'opération. Enfin, au retour, les soldats subissent des examens médicaux.

Mais il est vrai que des problèmes peuvent se déclencher a posteriori. C'est la raison pour laquelle une information est délivrée, et le service de santé des armées est à la totale disposition des soldats et de leurs familles. Il existe également une plateforme « Écoute défense » qui permet d'écouter et d'orienter les personnes qui appellent – les soldats comme les familles ; environ 600 appels ont été traités en 2018. Les 300 soldats qui ont été diagnostiqués fragiles psychologiquement en 2018 sont parfaitement suivis. Par ailleurs, le projet de l'INI vise à réadapter, physiquement et psychologiquement, les blessés. Il se fera en collaboration avec l'hôpital Percy.

Enfin, je ne sais pas si la revalorisation des montants de prestations médicales va réduire le temps des instructions, mais j'espère qu'elle réduira le temps de prise de rendez-vous, qui peut aller jusqu'à six mois. Nous espérons, en rendant la rémunération des expertises plus attractives – nous étions très en retard –, que les experts n'auront pas tendance à choisir un dossier plutôt qu'un autre.

Ce qui m'inquiète, c'est que nous comptions, en 2012, environ 750 experts, et qu'ils ne sont plus que 550. Cette réduction, qui plus est, va se poursuivre, puisque la moyenne d'âge est de 61,5 ans. Il s'agit là d'un vrai sujet.

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