Pour avoir fait partie de la délégation parlementaire qui s'est rendue dans la bande sahélo-saharienne il y a quelques semaines, j'approuve votre propos sur la gestion du temps court et du temps long. Les actions de stabilisation que nous menons au Sahel se font dans un cadre de coopération assez complexe entre le G5 Sahel, l'Union européenne et l'ONU. Très souvent, il s'agit pour commencer des actions civilo-militaires, très importantes parce qu'elles donnent à la population le sentiment d'être protégée et qu'elles apportent un projet de société. Parallèlement, des actions diplomatiques sont menées. Enfin, les efforts de développement sont assurés par des bailleurs différents et des ONG. Cet ensemble composite rend les choses très complexes. Bien souvent, l'action militaire est décisive parce qu'elle permet à la population de se projeter dans l'avenir : une promesse est faite, un projet est dessiné mais il n'est pas forcément suivi d'actions de développement, parce que la gestion des projets est lente ou parce que la parole et le diagnostic des militaires ne sont pas suffisamment pris en compte. Qu'en pensez-vous ?