La situation des comptes de la sécurité sociale s'avère non seulement meilleure qu'attendu en 2018, mais encore, et surtout, proche de la prévision de la commission des comptes de la sécurité sociale. Il est important de souligner la volonté manifestée par le Gouvernement en faveur de la sincérité des comptes, qui permet d'engager une gestion juste, éclairée et pertinente de notre système.
Pour la première fois depuis dix-huit ans, les comptes de la sécurité sociale sont à l'équilibre. Cette situation nous permettra de porter des mesures ambitieuses, et surtout des mesures de pertinence des soins, pour garantir la préservation de cet équilibre à l'avenir.
Les priorités du PLFSS à venir font écho au rapport de la Cour des comptes, notamment sur la nécessité d'amplifier la coordination des territoires au bénéfice des usagers. Cependant, une coordination ne saurait s'orchestrer sans outil. Je pense en particulier au numérique, piste d'amélioration régulièrement évoquée dans ce rapport, et à la nécessité de déployer des outils interopérables.
Je ne peux m'empêcher de relier ces avancées numériques aux bénéfices qu'emportera la généralisation tant attendue du dossier médical partagé (DMP). Son déploiement, à la fin de l'année, devrait être une source d'efficience et ouvrir des pistes d'économies considérables de dépenses de santé.
Monsieur le Premier président, votre rapport insiste sur l'effort qu'il est nécessaire de consacrer aux filières ambulatoires, mais aussi plus particulièrement aux spécialités médicales qui, contrairement à la chirurgie ambulatoire, accusent un retard. Cela doit nous questionner sur l'opportunité de différencier les pratiques en fonction des statuts public et privé, ou encore des disparités territoriales. Nous pensons que la pertinence des soins doit être un fondement de notre système de santé. La ministre des solidarités et de la santé, Mme Agnès Buzyn, y est très sensible. Les démarches de qualité, au service du juste soin, doivent intégrer les pratiques du quotidien. Nous interrogerons la ministre sur cette thématique au regard du budget à venir. La mission d'expertise des comptes de la sécurité sociale prévoit d'ailleurs, dès le début de l'année 2019, un rapport d'évaluation sur les soins et les filières ambulatoires.
J'en terminerai par la question de la prévention, pierre angulaire essentielle non seulement pour optimiser nos dépenses de santé, mais encore pour permettre à chacun d'accéder à un niveau de santé optimal, au-delà des disparités sociales.
Dans votre rapport, monsieur le Premier président, vous ciblez les pathologies chroniques, en particulier les maladies cardiovasculaires, que vous mettez en lien direct avec les politiques de prévention, notamment sur la consommation d'alcool, qui est à l'origine de nombreuses affections médicales. J'aimerais vous questionner sur le coût global que l'alcool engendre sur les plans médical, social et judiciaire. Je vous en remercie, monsieur le Premier président. Soyez assuré de la volonté de notre majorité de préserver notre système de santé et sa soutenabilité.