Je ne résisterai pas, monsieur le Premier président, à la tentation de vous poser une question quelque peu iconoclaste. Par-delà la nécessaire responsabilité de la bonne administration des deniers publics, les parlementaires que nous sommes entendent presque quotidiennement l'inquiétude de leurs concitoyens sur le fonctionnement de la médecine de ville et de la médecine hospitalière. Nous constatons la quasi-absence de politiques efficaces en matière de prévention – politiques qui ne sont, aujourd'hui, ni gouvernées, ni évaluées. Nous entendons le cri d'alarme des professionnels de santé, qu'ils travaillent en libéral, à l'hôpital ou dans l'hospitalisation privée. Nous déplorons la perte d'indépendance de notre pays en matière d'approvisionnement en molécules essentielles, ainsi que l'inquiétude qui pèse aujourd'hui sur le monde du médicament. Au moment où le Président de la République, à juste raison, nous invite à changer de paradigme et de regard sur la santé, ne vous semble-t-il pas, monsieur le Premier président, que notre regard sur le financement du système de santé doive également évoluer ? Ne craignez-vous pas qu'à force de vouloir faire entrer notre système de santé dans l'entonnoir de l'orthodoxie budgétaire, qu'à force de coups de rabot successifs depuis des années, le malade finisse par mourir en bonne santé ?