Monsieur le Premier président, vos rapports font régulièrement et très précisément référence à la situation de la santé en outre-mer, parfois en soulignant des prévalences alarmantes. Dans votre présent rapport, vous relevez une mortalité prématurée par maladies cardiovasculaires de plus de 82 % à La Réunion – taux, hélas, record. Pourtant, vous signalez la carence de chiffres disponibles. Nul doute que cette absence de données et de suivi épidémiologique contribue à la dégradation de notre santé.
Je vous adresserai une question simple mais également compliquée, tant nous semblons peiner à avancer sur ce sujet : comment obtenir ces données chiffrées ? Il nous est souvent rétorqué que ces éléments auraient un coût ou sont indisponibles. Pourtant, en investissant dans ce domaine, nous pourrions réaliser des progrès considérables dans l'amélioration de la santé de nos concitoyens.
Votre rapport aborde également la mutualisation des moyens. Vous préconisez en particulier un site URSSAF interrégional caribéen. Qu'en est-il pour La Réunion et Mayotte ? Le conseil d'administration de la sécurité sociale de La Réunion a accepté un transfert vers des caisses hexagonales, alors, me semble-t-il, que la qualité du service public est au rendez-vous. La démarche de mutualisation interroge sur la continuité d'accès aux prestations pour des citoyens situés à 10 000 kilomètres desdites caisses, soumis à un décalage horaire et présentant une singularité de prestations. Monsieur le Premier président, pourrait-on envisager de dresser un bilan intermédiaire de ces démarches, ne serait-ce que pour La Réunion ? Ceci permettrait, le cas échéant, de réorienter certaines décisions afin d'améliorer encore la qualité du service public rendu à nos concitoyens, et d'assurer une continuité d'accès aux prestations.