Intervention de Sandrine Gaudin

Réunion du jeudi 11 octobre 2018 à 10h15
Commission des affaires européennes

Sandrine Gaudin, secrétaire générale des affaires européennes :

Nous avons dû attendre plusieurs mois que la nouvelle coalition se mette en place. Néanmoins, une rencontre extrêmement importante entre les dirigeants français et allemand s'est déroulée à Meseberg en juin dernier. Ce sommet a débouché sur une déclaration commune, ce qui ne s'était pas vu depuis longtemps, qui prévoit un programme de travail franco-allemand sur de nombreuses questions européennes. Il semble donc que le moteur franco-allemand, qui était à l'arrêt, soit enfin reparti.

Si la déclaration de Meseberg fournit une feuille de route générale, on ne peut nier que d'importantes divergences subsistent sur les questions migratoires et sur les émissions de CO2 des véhicules, la France et l'Allemagne ayant dû l'une et l'autre composer au Conseil « Environnement » pour trouver un compromis européen. Ces divergences concernent aussi l'Europe économique et monétaire et la zone euro. Des progrès ont donc lieu même s'ils restent très lents.

Actuellement, il n'y a guère que sur le Brexit qu'on constate une unité des Vingt-Sept. L'Union européenne n'a jamais connu autant de divisions sur tant de sujets, mais elle n'a également jamais montré une aussi parfaite unité que celle qui est la leur sur le Brexit, certainement parce que les États ont conscience que se désolidariser sur ce sujet serait le signe d'un délitement de l'Europe.

Pour revenir au couple franco-allemand, la politique que nous pratiquons suit la méthode des « petits pas » qui consiste pour chaque dossier à essayer de rapprocher peu à peu nos positions. Sur les questions migratoires, il est clair que les positions défendues par le ministre de l'Intérieur et le contexte des élections régionales, notamment en Bavière, rendent très difficiles les discussions.

Les relations du couple franco-allemand ne traversent donc pas une phase idyllique. Vous savez cependant qu'en chinois le mot « crise » renvoie à l'idée de danger mais aussi à celle d'opportunité. Cette crise est peut-être pour nous l'occasion de reprendre certaines questions depuis le début et d'en faire des opportunités.

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