Intervention de Aurore Bergé

Réunion du mercredi 24 octobre 2018 à 16h15
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurore Bergé :

Pour le groupe La République en Marche, la mission « Médias, livre et industries culturelles » du projet de loi de finances pour 2019 démontre la cohérence de la politique que nous menons dans ce domaine : un État qui investit, et des politiques culturelles et des dispositifs de soutien évalués pour s'assurer de leur caractère vertueux. Les crédits de la mission augmentent de 4,7 %, soit 27 millions d'euros par rapport à 2018 à périmètre courant. Nous pouvons parler d'un budget stable et, dans une période contrainte en matière budgétaire, cette stabilité est un signal fort du Gouvernement, et un marqueur de la place qu'il accorde au pluralisme des médias, au livre et aux industries culturelles.

Pour la politique menée en faveur du livre et de la lecture, nous relevons la volonté et la cohérence du Gouvernement, concernant notamment les moyens de mise en oeuvre du plan « Bibliothèques », avec une augmentation budgétaire qui permettra de financer l'amplification des horaires d'ouverture ou le déploiement des contrats « territoire lecture », en liaison avec les collectivités locales. La rénovation des bibliothèques pour renforcer leur fréquentation et diversifier les publics montre également la priorité que donne le Gouvernement à la lecture. En tant que représentante de notre Assemblée au conseil d'administration du CNL, je me réjouis de constater qu'une demande ancienne du Centre a été satisfaite : son financement ayant désormais lieu par le budget général et ne dépendant plus de taxes affectées, les crédits du CNL sont préservés et l'importance de sa mission – favoriser la création, l'édition, la promotion et la diffusion de livres de qualité notamment par l'attribution de subventions aux acteurs de la chaîne du livre – est consacrée.

Pour les industries culturelles, l'industrie musicale en particulier, nous avions pu, grâce aux débats qui ont eu lieu en 2018, proroger le crédit d'impôt en faveur de la production phonographique. L'industrie musicale s'en est saisie et a démontré son dynamisme. Initialement créé pour soutenir une industrie en difficulté, le dispositif a eu un impact plus large, notamment en matière d'emploi, comme l'ont montré les récentes évaluations. Notons également la stabilisation des moyens alloués au Bureau export de la musique française, pour lequel nous avions tous bataillé et obtenu une augmentation l'an dernier, assortie d'une évaluation. Nous sommes heureux que le soutien jugé nécessaire l'année dernière ait été considéré comme vertueux et soit donc reconduit cette année à hauteur de 2,7 millions d'euros. La question du Centre national de la musique (CNM) a été régulièrement posée mais à ce jour son financement n'est pas encore précisément sécurisé ; les travaux d'analyse sont encore en cours, notamment avec la mission de nos collègues Pascal Bois et Émilie Cariou.

S'agissant de l'audiovisuel, une transformation de l'audiovisuel public a été lancée qui vise à singulariser ses missions, à favoriser une plus grande proximité, plus de numérique et plus de programmes tournés vers la jeunesse. En 2019, les ressources de l'audiovisuel public baisseront de 36 millions d'euros et le Gouvernement prévoit un reparamétrage global de son budget. L'audiovisuel public, parce qu'il est un service public, doit bénéficier d'un regard particulier et les modalités de son financement devront être étudiées. En disant cela, je pense en particulier à la contribution à l'audiovisuel public. Comme nous l'avons souligné dans la mission que nous avons menée sur la réforme de la régulation, notre préoccupation sera de voir sanctuariser les investissements consacrés à la création, en particulier pour l'animation. La majorité y sera particulièrement vigilante, car la création conditionne tout un écosystème. Des indicateurs devraient être mis en place par votre ministère ; le ferez-vous ?

Les inquiétudes des auteurs sont également légitimes : leur rémunération étant assise sur le chiffre d'affaires réalisé par France Télévisions, elle risque, étant donné le nouveau budget, de baisser ; pourriez-vous préciser ce point ? S'agissant du CNC, les réformes annoncées inquiètent le secteur ; quelles orientations souhaitez-vous donner au soutien au documentaire, au spectacle vivant et au feuilleton quotidien ? Enfin, s'agissant des enjeux de la régulation de l'audiovisuel, vous avez mentionné la réforme à venir de la loi de 1986 ; l'Assemblée nationale a pris un temps d'avance et sera évidemment à vos côtés pour lutter contre les asymétries réglementaires encore trop fortes dans le secteur. Le groupe La République en Marche soutiendra cette mission et votera ses crédits, qui traduisent la cohérence de l'action du Gouvernement en la matière.

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