Intervention de Didier Guillaume

Réunion du mardi 23 octobre 2018 à 17h15
Commission des affaires économiques

Didier Guillaume, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Madame la présidente, Monsieur le rapporteur pour avis, Mesdames et Messieurs les députés, permettez-moi tout d'abord de vous dire le plaisir que j'ai à être devant vous pour la première fois, une semaine après ma nomination. Je vous demanderai d'ores et déjà de bien vouloir excuser mes imprécisions ou incertitudes, n'étant pas encore au fait de l'ensemble de ces dossiers. Mais faute avouée étant à moitié pardonnée, nous devrions parvenir à nous entendre.

Je commencerai, Madame la présidente, par votre deuxième question qui me paraît essentielle. La réforme de la politique agricole commune qui va être discutée dans les mois qui viennent sera déterminante, aussi bien pour l'avenir de l'agriculture européenne que pour l'avenir de l'agriculture française. Le Président de la République a d'ailleurs été un des premiers à exprimer la volonté de conserver une politique agricole commune intégrée, forte, qui puisse permettre de redistribuer aux États un certain nombre d'aides.

Aujourd'hui, la position de la France est très claire : la proposition présentée par la Commission n'est pas acceptable : nous ne pouvons pas nous engager dans une politique agricole commune dont le budget serait réduit de 5 %. Nous avons notamment besoin de conserver un premier pilier avec des aides directes pour les exploitations françaises. Je l'évoquais tout à l'heure dans l'hémicycle en répondant à une des trois questions qui m'ont été posées : évidemment, les agriculteurs veulent vivre d'un meilleur revenu, et non de subventions ; mais aujourd'hui encore, s'il n'y avait plus de subventions, notamment européennes, c'est toute l'agriculture, et singulièrement l'agriculture française, qui en pâtirait.

Nous voulons une PAC plus forte, intégrée, et volontariste. Évidemment, des efforts devront être faits dans d'autres budgets – lutte contre le terrorisme, migrants, etc. Mais cela ne pourra se faire au détriment de la PAC, qui est une des premières politiques communes, totalement intégrée, pour laquelle nous devons continuer à nous battre.

Il se trouve que depuis quelques semaines, la situation a évolué. L'accord passé à Madrid – notamment sous l'autorité de mon prédécesseur M. Stéphane Travert – avec dix-neuf pays nous laisse penser que nous pourrons une forte majorité d'États membres disposés à aller dans la même direction. Tous les pays n'ont pas forcément la même vision de l'Europe et des aides, mais il nous semble important pour la France que le budget de la PAC soit le même que le précédent. Je me battrai avec Mme Nathalie Loiseau, le Président de la République et le Premier ministre pour y parvenir. Tel est notre objectif. Tel est le mandat qui m'a été fixé, dont je n'entends pas m'écarter.

Votre première question, Madame la présidente, portait sur les conséquences budgétaires de la loi EGALIM. Il y en aura en fait assez peu. En principe, cette loi sera publiée la semaine prochaine. Je serai tout particulièrement attentif aux ordonnances. Nous avons six mois pour les élaborer, mais je tiens à ce que le Parlement soit associé dans une discussion la plus large possible, même si la décision finale reviendra au Gouvernement.

Certains d'entre vous ont voté cette loi, d'autres ont voté contre. Certains se sont interrogés. Il n'empêche que c'est une des premières fois que l'on essaie vraiment d'augmenter les prix payés aux producteurs. EGALIM est ma troisième loi agricole. La première était la loi de modernisation de l'agriculture et de la pêche de M. Bruno Le Maire, dont l'objectif était d'améliorer les revenus et le pouvoir d'achat des agriculteurs.

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