Intervention de Didier Guillaume

Réunion du mardi 23 octobre 2018 à 17h15
Commission des affaires économiques

Didier Guillaume, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Puis il y a eu la loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt de M. Stéphane Le Foll, dont l'objectif était identique. J'en ai été le modeste rapporteur au Sénat, et M. Dominique Potier l'a porté à l'Assemblée nationale. Nous en sommes à la loi EGALIM de M. Stéphane Travert dont l'objectif est encore et toujours de donner du pouvoir d'achat et du revenu aux agriculteurs.

On voit bien que l'exercice est complexe, quelle que soit la majorité politique qui s'y prête. Mais pour la première fois, la loi EGALIM inverse la construction des prix, ce que nous n'avions pas réussi à faire dans les deux précédentes lois. Certes, il y avait eu des avancées, comme la mise en place de l'Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires par M. Bruno Le Maire, ou la création d'un médiateur des relations commerciales dans la loi d'avenir. Mais ce n'était pas suffisant. Quand on voit le niveau de revenus des agriculteurs, dont certains vont jusqu'à se suicider, on se dit qu'il n'est pas possible de continuer ainsi. Sans parler de l'« agribashing » – nous aurons peut-être l'occasion d'y revenir.

Il faut donc absolument, grâce à cette loi, gagner le pari de l'augmentation du revenu des agriculteurs. Pour ce faire, il faut que les filières « mettent le paquet », et notre rôle sera de les pousser à avancer. Il faudra aussi engager des discussions franches et fortes avec la grande distribution. J'ai bien entendu ce que disent un certain nombre de responsables de la grande distribution, mais on ne pourra pas s'en contenter.

Je crois que la première partie de la loi EGALIM produira des effets dans les semaines, dans les mois qui viennent, sur les revenus des agriculteurs. D'ailleurs, a-t-on le choix ? On pouvait espérer qu'il se passerait quelque chose après les deux dernières lois. Mais aujourd'hui, nous ne pouvons faire autrement que d'avancer résolument dans cette direction.

Si la loi EGALIM a peu de conséquences budgétaires, elle crée une palette d'outils au service de la transformation. Il en est de même du Grand plan d'investissement, dont les outils sont directement financés avec des crédits budgétaires, et du programme Ambition bio 2022. J'ai beaucoup défendu la transition agro-écologique, et je pense que l'avenir de l'agriculture française tient dans la transition économique, la transition sociale, la transition sanitaire, et la transition agro-écologique. On ne peut pas faire autrement ; d'abord, parce que nos concitoyens nous le demandent ; ensuite, parce que c'est indispensable. Ce programme Ambition bio, qui est doté de plus de 1 milliard d'euros, permettra d'avancer dans cette direction.

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