Intervention de Didier Guillaume

Réunion du mardi 23 octobre 2018 à 17h15
Commission des affaires économiques

Didier Guillaume, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

d'avoir obtenu cet arbitrage et je serai heureux de donner un avis favorable, demain après-midi, sur cette mesure. J'espère que l'ensemble des députés porteront cette mesure.

Le rapporteur pour avis a raison : tout le dispositif de la loi EGALIM pourrait capoter si les négociations commerciales se passent mal ; et on sait que cela peut arriver. Mais si elles devaient mal se passer à cause des grandes entreprises de distribution, alors il faudrait mobiliser les consommateurs et la population.

On nous répète que les Français sont prêts à payer plus cher pour avoir une nourriture de bonne qualité. Moi, je dis que ce n'est pas vrai. Certains seront capables de payer plus cher parce qu'ils en ont les moyens, mais je connais plein de gens, de la Drôme ou d'ailleurs, qui ne le peuvent pas. Je ne peux pas accepter qu'il y ait d'un côté la bonne bouffe pour les riches et de l'autre la mauvaise bouffe pour les pauvres. Il est indispensable que les industriels, les transformateurs et la grande distribution fassent des efforts pour permettre aux Françaises et aux Français de se nourrir de produits, transformés ou non, de très grande qualité avec la sûreté sanitaire la meilleure possible, mais à un prix abordable. On ne peut pas passer d'un système dans lequel les agriculteurs faisaient les frais de cette course folle en étant rémunérés à un prix de vente inférieur à leur prix de revient à un système de rabais, remises et ristournes où l'on fait de la publicité pour vendre un produit à un prix inférieur à celui que vend l'agriculteur. Ce n'est plus possible. Il faut défendre cette loi parce qu'elle met des garde-fous, elle fixe des seuils de revente à perte et la limitation des promotions. Un travail est en cours avec le médiateur des relations commerciales agricoles. Et si les choses se passent mal, on y va, name and shame, comme on dit dans la Drôme (Sourires). N'ayez crainte, j'irai parce que je n'ai peur de personne – sauf évidemment de vous bien sûr, Mesdames et Messieurs les députés… Mais nous devrons avancer dans cette direction.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.