Vous m'avez posé une question sur les concours publics de l'agriculture en 2019 qui sont en hausse par rapport à 2018 alors que les fonds communautaires restent stables.
Monsieur Sempastous, vous m'avez interrogé sur la question du foncier sur laquelle vous travaillez avec Mme Petel et M. Potier. C'est un sujet important pour la compétitivité de l'agriculture et la transmission des exploitations. Je sais que vous êtes convaincu que l'avenir de l'agriculture, c'est la transmission. Si nous ratons la transmission dans les années qui viennent, c'en est fini de notre histoire culturelle. Il faut faire évoluer nos outils de régulation. Sachez que je vous soutiendrai dans ce cadre et que le Gouvernement s'appuiera sur les conclusions de votre mission pour essayer d'aller beaucoup plus loin.
Tout à l'heure, vous parliez de l'objectif de 50 % de produits bio dans les cantines. Il est facile d'y parvenir si la volonté est au rendez-vous. De plus en plus de mairies et de conseils départementaux s'engagent dans cette démarche.
Monsieur Nury, vous avez dit que la loi EGALIM avait fait « pschitt ». On verra si c'est le cas, mais seulement une fois qu'elle aura été promulguée… Bien entendu, le nouveau cadre légal ne produira pas ses effets instantanément, cela suppose que tout le monde se mobilise : les producteurs, les industriels, les transformateurs et les consommateurs.
Près de 350 millions d'euros sont déployés en faveur de la politique d'installation, ce qui correspond au même niveau que l'année dernière qui lui-même était légèrement supérieur aux années précédentes. Je ne vois donc pas ce qui peut vous inquiéter. Pour ma part, ce qui me préoccupe, ce n'est pas l'argent qui est consacré : si l'on devait installer davantage d'agriculteurs, on trouverait les moyens nécessaires. Ce qui manque aujourd'hui, ce sont les jeunes qui souhaitent s'installer, et c'est bien cela que nous devons faire changer dans notre réflexion politique.
Quant aux crédits attribués aux opérateurs, ils ne baissent pas. Au contraire, ils augmentent globalement puisqu'ils s'élèveront à 540 millions d'euros, contre 536 millions d'euros en loi de finances initiale pour 2018.
Pour ce qui est de la PAC, dont j'ai beaucoup parlé, nous serons conduits à nous revoir. À mon sens, le Parlement doit y être étroitement associé. La PAC ne doit pas être l'affaire d'un ministre, ni même celle d'un gouvernement ; la PAC, c'est l'histoire de la France. Si la France ne s'en saisit pas, nous aurons du mal à obtenir les 9,5 milliards d'euros de 2014. Nous savons que ce sera dur, mais nous allons essayer de nous battre jusqu'au bout. Il faut parvenir à réunir une majorité de pays. Je sais que M. Jean-Baptiste Moreau était à Bruxelles il y a quarante-huit heures. La diplomatie parlementaire est essentielle pour aider la France et ses alliés à négocier la PAC.
Monsieur Turquois, pas plus tard qu'hier nous avons parlé de la réforme de la fiscalité agricole. Nous aurons l'occasion d'y revenir. Il conviendrait peut-être de créer des groupes de travail pour progresser. C'est à M. Bruno Le Maire de voir cela.
Enfin, s'agissant du plan Écophyto, ne nous racontons pas d'histoires. Notre agriculture est diverse. Nous avons besoin d'une agriculture productive et exportatrice. Notre balance commerciale agricole s'élève à 6 milliards d'euros. C'est la troisième balance commerciale. Mais parallèlement, « en même temps », comme l'on dit dans la majorité de cette assemblée, nous avons besoin de la petite paysannerie, des circuits courts, du bio. C'est cela, l'agriculture française. Jamais je n'opposerai l'une à l'autre : nous avons besoin des deux, qui sont en train de réaliser une mue incroyable pour sortir des produits phytopharmaceutiques. Certains trouvent que cela va suffisamment vite, quand d'autres pensent le contraire ; nos concitoyens, eux, voudraient évidemment que cela aille plus vite.
L'annonce du Président de la République, selon laquelle, en 2020, il n'y aura plus de glyphosate en France est énorme. Nous ne laisserons pas tomber les filières ; mais il faut les pousser et aller plus vite. La baisse de l'utilisation des phytos dans les deux, trois ans qui viennent est essentielle. C'est le sens de l'histoire. Pour ne pas mettre à mal l'agriculture française, il faudra l'accompagner. La fusion de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) avec l'Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (IRSTEA) s'inscrit dans ce cadre, afin de disposer de grands centres de recherche publics capable d'aller de l'avant.