Monsieur le ministre, la situation de l'agriculture à la base, chez nos producteurs, s'est encore détériorée cette année pour atteindre des proportions dramatiques. Ce sont des nuits à passer et repasser en boucle les entrées et sorties de trésorerie sans voir d'issue ; c'est l'angoisse mois après mois de l'équilibre financier de l'exploitation qui se détériore, malgré des jours et des nuits de labeur. Qui plus est, nous avons eu à affronter dans l'Est une terrible sécheresse : dans certains endroits, comme chez moi dans le sud mosellan, moins de quarante millimètres de pluie sont tombés durant la période estivale, provoquant l'effondrement des récoltes et des cultures. Les semences ne peuvent toujours pas être semées ; les fourrages manquent drastiquement ; des éleveurs ont été contraints de vendre de jeunes veaux avant leur maturité, ce qui leur a coûté plusieurs centaines d'euros de perte par bête. Pendant ce temps, l'Allemagne débloquait 340 millions d'euros d'aides pour 10 000 agriculteurs dont les exploitations étaient menacées. Quelle réponse concrète pourrez-vous apporter à ce drame sans précédent ? Y aura-t-il des dégrèvements de taxe foncière, et où ?
Enfin, vous n'avez pas voté la loi EGALIM, il y a quelques jours, avant de devenir ministre. Comment y voir, d'une quelconque manière, les solutions à tous les problèmes de notre agriculture ? Quelle crédibilité pensez-vous bâtir, en vous en tenant à ce texte cosmétique ?