Intervention de Didier Guillaume

Réunion du mardi 23 octobre 2018 à 17h15
Commission des affaires économiques

Didier Guillaume, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Monsieur Cinieri, je vous le redis ainsi qu'à l'ensemble de la commission : le budget du programme 149 ne baisse pas. Le TODE a été transféré sur le PLFSS. Le seul élément qui baisse, c'est la provision pour aléas, qui passe de 300 à 200 millions d'euros. Mais faire baisser le montant d'une provision pour aléas ne signifie pas que l'on donne moins à l'agriculture. Dans le cadre de l'équilibre du budget, les directions se sont aperçues qu'il n'y avait peut-être pas besoin de ces 300 millions d'euros. Et s'il en était besoin, ils reviendraient ! C'est une simple opération comptable, qui fait que le programme 149 baisse de 100 millions d'euros, sans aucun effet sur notre politique agricole.

Monsieur Daniel, vous avez raison : on parle toujours de l'agriculteur qui est pauvre ou qui ne va pas bien, dont il est normal de se soucier. Mais il y a aussi une agriculture qui fonctionne, des agriculteurs qui sont heureux, avec des services de remplacement qui fonctionnent et qui leur offrent la possibilité de prendre des jours de congé. J'ai beaucoup apprécié que vous en parliez.

La loi de l'offre et de la demande régit notre pays. Il faut absolument réussir – et c'est le sens de la loi EGALIM et de celles qui l'ont précédée – à regrouper l'amont et à inciter à créer des organisations de producteurs. Il est plus facile pour une organisation de producteurs de négocier un prix que lorsqu'on est tout seul. Pour certaines niches, il n'y a pas besoin de regroupement : les trufficulteurs ou les lavandiculteurs ne se regroupent pas, puisqu'il s'agit de vente directe. Mais dans d'autres filières, c'est indispensable. En se regroupant, les producteurs seront plus forts. Nous devons aussi expliquer l'utilité de la contractualisation. La loi que vous avez votée fait le choix de la contractualisation, qui n'avait pas très bien marché dans les lois précédentes. Cette fois, nous avons l'impression que nous y parviendrons différemment. Si cette contractualisation réussit, ce ne sera certes pas la panacée, mais les producteurs pourront enfin voir les choses s'améliorer.

S'agissant des friches, Monsieur Bouchet, c'est un phénomène que je constate comme vous, partout et non seulement chez vous. Je m'engage à vous envoyer une note sur le sujet dans les jours qui viennent car je ne peux vous répondre aujourd'hui. En une semaine, je n'ai pas encore eu le temps de tout ingurgiter.

Je sais que vous êtes, Monsieur Dive, très impliqué dans la mission sur le glyphosate. Je pense que vous avez raison. La question est de savoir comment avancer. Je veux bien que nous en discutions car toutes les bonnes idées sont bonnes à prendre. En agriculture, il n'y a pas de majorité et d'opposition, de droite et de gauche ; comme je l'ai dit tout à l'heure, ou on y va tous ensemble, ou on n'y va pas.

Vous avez, Monsieur Delatte, employé l'expression « au milieu du chemin ». En réalité, nous sommes même au début du chemin, car la situation que connaît l'agriculture européenne et française est terrible. C'est pourquoi nous souhaitons aller de l'avant. Tout à l'heure, M. Daniel a évoqué les agriculteurs qui réussissent. Dans le cadre de l'examen de cette mission budgétaire, nous parlons d'agriculture et de ruralité. Quand on parle de foncier, on parle de ruralité. Quand M. Bouchet parle des friches, il parle de ruralité. Nous sommes au milieu du chemin dans la réflexion sur ce que nous voulons faire entre grandes métropoles et monde rural. Et dans de monde rural, il y a des associations, des aides à domicile en milieu rural (ADMR), des gens qui font du théâtre, de la musique… Mais il y a aussi des agriculteurs, et il ne faut oublier personne. Si vous voulez nous aider à aller au bout du chemin, je serai heureux que vous nous accompagniez.

La pêche n'a pas été oubliée, Monsieur Fasquelle. Elle apparaît parfois dans l'intitulé, parfois non ; ce qui compte, c'est de s'en occuper. Je verrai M. Romiti, président du comité national des pêches maritimes et des élevages marins, dans les jours qui viennent et je me rendrai aussi sur le terrain bientôt, vraisemblablement avec M. Darmanin, pour étudier les problèmes liés aux douanes, au Brexit, etc. J'en ai pris l'engagement et je vous le confirme.

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