Ma question s'adresse au ministre de l'intérieur. Elle est rendue plus urgente évidemment par la tragédie de Pittsburgh mais elle renvoie avant tout à des faits que nous connaissons tous, que nous combattons tous, et que, pourtant, nous constatons tous, encore et toujours, dans notre pays.
C'était, le 20 septembre dernier, ces inscriptions antisémites sur une porte d'immeuble, en plein dix-huitième arrondissement de Paris, rue Ordener. C'était, le 12 octobre dernier, la haine qui s'affichait au sein même d'HEC. C'était, le 20 octobre dernier, la plainte déposée par une étudiante de la faculté Paris XIII, harcelée par un groupe d'élèves parce qu'elle est juive. C'était lundi dernier encore, le 22 octobre, un tag sur les murs de l'école Jeannine Manuel du quinzième arrondissement de Paris.
Ce sont tous ces actes, toutes ces violences du quotidien, physiques ou morales, qui s'accumulent, qui se banalisent, et qui saisissent une partie de notre population d'un sentiment d'abandon voire de désespoir.
Alors que faire quand, même en 2018, l'horreur ne semble connaître aucune limite ? Sauvagement assassinée le 23 mars dernier, Mireille Knoll avait 85 ans. Nous n'oublions rien !
Hannah Arendt disait que « de tous les maux qui ont ravagé le XXe siècle, l'antisémitisme est le seul qui demeure incurable. » Faut-il s'y résoudre, au XXIe siècle ? Je ne le crois pas.
Monsieur le ministre, que faire dans ce climat d'insécurité ? Quelles mesures peuvent aujourd'hui être prises pour rassurer nos concitoyens, pour punir les coupables bien sûr, mais aussi pour éduquer, éduquer à l'autre, éduquer à la tolérance, éduquer à l'un des fondements de notre vie en société et de notre république : la fraternité ?