Monsieur le Premier ministre, en 2015, le ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique, Emmanuel Macron, réaffirmait ici même ses engagements concernant la pérennité de l'aciérie de Saint-Saulve. Devenu Président de la République et interrogé sur le même sujet, il promettait : « Vous pouvez dormir sur vos deux oreilles ! »
Hier, je me trouvais à Saint-Saulve auprès de ces 280 salariés suspendus à une décision qu'ils attendent avec impatience. Une réunion doit se tenir demain à Bercy, que l'on annonce comme étant celle de la dernière chance. Ascoval est l'une des usines sidérurgiques qui compte parmi les plus modernes d'Europe. Il s'y fabrique de l'acier spécial, de très haute qualité, notamment utilisé dans les secteurs des transports et de l'énergie. Un repreneur potentiel, le franco-belge Altifort, a assuré pouvoir mettre 140 millions d'euros sur la table et garantir le niveau d'emploi à condition que Vallourec maintienne son niveau de commande. Vallourec a refusé ce plan. L'État exige maintenant du repreneur Altifort qu'il formule une offre sans l'engagement de Vallourec, ce qu'il semble prêt à faire. Mais à quoi joue l'État ? Je vous le demande, quand, d'un côté, Bruno Le Maire déclare que « l'État rappellera Vallourec à ses responsabilités » alors qu'en tant qu'actionnaire de Vallourec, l'État s'est prononcé contre le projet de reprise d'Altifort…
Avec La France Insoumise, nous défendons un projet de réindustrialisation du pays par la planification écologique. Pour nous, il n'est pas possible de se séparer de ce site ni des qualifications et du savoir-faire technique qui y sont développés. Est-ce là aussi ce que vous pensez ? Estimez-vous, oui ou non, que notre pays a besoin de l'aciérie de Saint-Saulve dans ce qu'il lui reste d'industrie ? Êtes-vous prêts, si besoin, à nationaliser ce site ? Enfin, à cette heure, sans attendre l'épilogue de la réunion de demain, êtes-vous en mesure de faire vôtres les mots d'Emmanuel Macron et de dire aux 280 salariés de l'aciérie de Saint-Saulve que, cette nuit – ils en ont besoin – , ils pourront dormir sur leurs deux oreilles ?