Madame la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, devant les difficultés de tous ordres qu'ils rencontrent pour accomplir la tâche qu'ils croyaient être la leur, des maires démissionnent, fait inédit par son ampleur. N'est-ce pas le choix du Président de la République de se débarrasser d'élus des instances républicaines ?
Cette désaffection massive de la chose publique chez des gens dévoués ne tient pas du hasard. La fin programmée de la taxe d'habitation ou la campagne de dénigrement #BalanceTonMaire sont les éléments d'un processus très avancé de découragement des bonnes volontés, qui a pour finalité la disparition de milliers de mairies et leur remplacement par quelques organismes sélectionnés, dénommés « métropoles ». C'est un coup d'État ! Inspirées par l'Union européenne dans son délire ultralibéral, initiées et mises en oeuvre par les deux Présidents précédents, les métropoles remodèlent notre organisation territoriale, dominent leur environnement en captant la quasi-totalité des financements d'État et verrouillent toute expression décentralisée. Les territoires n'entrant pas dans ce dispositif sont d'ores et déjà laissés pour compte.
La République et les communes sont indissociables. La commune naît avec la République, elle constitue le socle de la démocratie française. L'attachement de chaque Français à sa commune en est la preuve. En plus d'un pari risqué, vouloir la neutraliser ou la faire disparaître, c'est retourner à l'Ancien régime. Le progrès serait de faire de chaque commune un partenaire de l'État. Quel avenir, madame la ministre, peut-on envisager pour nos communes, pour nos maires ?