Intervention de Muriel Pénicaud

Séance en hémicycle du mercredi 31 octobre 2018 à 15h00
Questions au gouvernement — Formation professionnelle

Muriel Pénicaud, ministre du travail :

Madame la députée, vous l'avez dit, l'AFPA est dans une situation très difficile depuis plus de dix ans. Entre 2012 et 2016, elle a accumulé plus de 700 millions de pertes, et plus de 70 millions cette année. J'oserai dire, même si je sais que cela déplaira, que les deux gouvernements précédents n'ont pas agi pour remédier à cette situation, qui laisse s'enfoncer l'AFPA chaque jour sans lui permettre de rebondir.

Pour répondre à ma demande, l'AFPA a élaboré un plan de redressement et de construction de l'avenir. En effet, je pense qu'il y a une place pour le service public de la formation, à condition qu'il se recentre sur ses missions d'intérêt général. C'est pourquoi la formation des réfugiés, dans le cadre du programme HOPE – hébergement, orientation, parcours vers l'emploi – est confiée à l'AFPA, comme le sera la formation de 30 000 demandeurs d'emploi en proie à de lourdes difficultés.

Il faut faire face à la situation. Laisser cet établissement public s'enfoncer année après année, ce n'est rendre service ni aux demandeurs d'emploi, ni aux territoires, ni aux salariés de l'AFPA eux-mêmes, qui ne se voient pas d'avenir. C'est pourquoi l'AFPA a proposé un plan qui sera appliqué sur deux ans, dans le cadre d'une nécessaire transition. Il va se traduire d'une part par la suppression de 1 500 postes, dont 600 à la suite de départs à la retraite, et d'autre part par la création de 600 emplois. Il y aura de nombreuses reconversions au sein de l'établissement, le plan favorisant en particulier la mobilité interne.

Vous posez la question des territoires. Une des raisons principales de la baisse des crédits de l'AFPA tient à la décentralisation. Les centres de formation de l'AFPA ont en effet perdu, au cours des cinq dernières années, 20 % des marchés qu'ils assuraient, à la suite d'appels d'offres régionaux. Les régions me sollicitent aujourd'hui sur ce sujet, et je suis prête à discuter avec chacune d'elles. Toutefois, on constate que la région des Pays de la Loire a mis fin, à la suite de ses appels d'offres, à l'intégralité des formations qui étaient assurées par l'AFPA en matière d'industrie et de bâtiment, parce que cette dernière n'était pas assez compétitive.

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