Je ne sais pas où l'on va. C'est le symbole du désengagement de l'État, s'agissant de l'une de ses missions les plus fondamentales, à savoir la conservation du patrimoine et la préservation de notre mémoire collective.
Le montage proposé semble aboutir à une enveloppe d'environ 20 millions d'euros, alors que le montant avait initialement été estimé à 13 millions. Or on apprend que la plus grande partie de ces gains pourrait venir abonder le budget général de l'État – avec de surcroît une réserve en raison de la privatisation de La Française des jeux. Ils seraient ainsi détournés de leur vocation première.
Dans le même temps, dans la loi de finances rectificative pour 2017 a supprimé 58 millions d'euros en autorisations d'engagement et 42 millions d'euros en crédits de paiement pour la conservation du patrimoine. Il s'agit donc d'un recul net du budget de l'État en la matière.
On s'en remet donc à une logique privée. Pour notre part, nous considérons que ce ne sont pas les joueurs du loto qui doivent payer le désengagement de l'État et que la conservation du patrimoine vaut mieux que des plans de communication ou des dispositifs habiles mais curieux. Une telle logique privée, à notre sens, n'a pas sa place dans un budget républicain.