Je voudrais revenir sur un sujet que j'ai déjà abordé dans mon intervention en tant que rapporteure pour avis : le projet du Président de la République concernant le château de Villers-Cotterêts, lequel s'inscrit dans le souhait présidentiel de mettre la francophonie à l'honneur, ce que nous saluons.
Son coût est évalué à 110 millions d'euros, ce qui est pour le moins perturbant dans la mesure où, à ce jour, nous n'avons pas eu connaissance des détails du projet – nous savons juste qu'il comprendra un musée. Il paraît difficile de voter un budget sans en savoir davantage. Les travaux devraient être financés pour moitié par le grand plan d'investissement et le mécénat, mais des questions se posent. Le montant indiqué couvre-t-il uniquement les travaux de rénovation ou inclut-il aussi la création du laboratoire de la francophonie, dont l'ouverture est annoncée pour 2022 ? En outre, il se trouve qu'un habitant du 17e arrondissement de Paris m'a parlé cette semaine d'un musée qui rendrait hommage à Léopold Sédar Senghor, ce dont je n'ai trouvé trace nulle part. À ce stade, nous n'avons donc eu aucune information. Comment, dès lors, pourrions-nous approuver l'inscription de ces 55 millions d'euros en autorisations d'engagement ?
Par ailleurs, lors des questions au Gouvernement, cet après-midi, l'un de nos collègues a posé une question très intéressante sur la francophonie à M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères. M. Le Drian a évoqué un agenda de tables rondes et d'autres réunions de ce genre, preuve, à ses yeux, de la volonté présidentielle et gouvernementale en la matière, mais, étonnamment, il n'a pas dit un mot sur le projet présidentiel dont je vous parle.
Là encore, il y a donc quelque chose que je ne comprends pas. Alors que nous partageons les objectifs affichés sur la francophonie, ce qui nous est présenté en ce domaine comme le projet présidentiel par excellence n'a même pas été évoqué par le ministre de l'Europe et des affaires étrangères cet après-midi ! Pourriez-vous donc, monsieur le ministre, nous rassurer quant à ce projet, sur lequel nous attendons d'en savoir plus avant de voter ?