Monsieur le président, madame la ministre, madame la secrétaire d'État, monsieur le président de la commission de la défense, madame et messieurs les rapporteurs, mes chers collègues, on dit généralement que l'encre d'une loi de programmation militaire n'a pas terminé de sécher que la loi de finances qui suit s'écarte déjà sensiblement des ambitions fixées. Nous vous rendons donc hommage, madame la ministre, en constatant que non seulement vous nous présentez un budget totalement conforme, à la lettre et au chiffre près, à la loi de programmation militaire que nous avons adoptée au mois de juin dernier, mais aussi que vous avez su résister aux tentateurs de Bercy ou d'ailleurs qui auraient pu vouloir ramener les ambitions à la baisse. C'est tout à votre honneur et à celui du Gouvernement de respecter la parole donnée, et c'est aussi la première condition de la confiance.
Cela s'est fait dans un contexte contraint, par un arbitrage entre deux contraintes, l'une budgétaire – nous sommes dans une période de ralentissement de la croissance mondiale qui pousse plutôt à réduire les déficits et donc les dépenses – , l'autre proprement liée à l'activité de nos forces armées elles-mêmes, qui continuent à combattre la menace du djihadisme islamique, aussi bien au Sahel et au Levant que sur le territoire national, dans le cadre de l'opération Sentinelle. Le groupe UDI, Agir et indépendants est très satisfait que la seconde contrainte ait primé sur la première.
Nous nous satisfaisons évidemment de la hausse de 1,7 milliard d'euros des crédits du budget des armées. Nous sommes particulièrement heureux que le plan famille permette d'améliorer les conditions matérielles de nos soldats et de leurs familles. Nous sommes aussi extrêmement heureux de la hausse de 8 % des crédits du maintien en condition opérationnelle, qui permettra de relever le taux de disponibilité de nos matériels. Nous nous réjouissons en outre que des commandes aient été passées et doivent être honorées en 2019 : les quatre-vingt-neuf Griffon, la frégate multi-missions, les six drones Reaper, mais également l'Airbus A400M ou à l'Airbus MRTT de ravitaillement en vol. Nous sommes heureux de la hausse des crédits de l'innovation de rupture – n'est-ce pas, cher Thomas Gassilloud ? – , condition indispensable pour continuer la bataille de la souveraineté numérique. Nous nous réjouissons également que 400 millions d'euros soient consacrés, dans le cadre de la défense spatiale, à la défense satellitaire avec les satellites CSO, SYRACUSE et CERES – composante spatiale optique, système de radiocommunication utilisant un satellite, et capacité d'écoute et de renseignement électromagnétique spatiale. Je suis particulièrement heureux – bonheur que je partage avec mon collègue Jacques Marilossian – que des études soient lancées pour le futur ou plutôt les futurs porte-avions, qui devront remplacer le Charles-de-Gaulle.