Cet amendement ne propose pas de supprimer les deux modes de dissuasion. Comme vous le savez parfaitement, madame la ministre, nous sommes favorables à ce que la France conserve la dissuasion nucléaire.
Mais les décisions prises, non seulement de modernisation mais de renouvellement de la force aéroportée, nous conduisent à posséder cette force pour plusieurs décennies encore, alors que la France s'est engagée, dans le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, à réduire ses capacités nucléaires. L'objectif est d'engager une coopération internationale débouchant sur un désarmement multilatéral.
Le vecteur aéroporté, qui est l'un des facteurs de l'escalade nucléaire puisqu'il représente la force la plus visible, constitue une monnaie d'échange utile, que la France peut mettre dans la balance pour peser dans les négociations visant à construire un monde dénucléarisé. Mais, je le répète, le choix de renouveler cette force – et non pas seulement de la moderniser – nous engage pour plusieurs décennies, et les montants financiers en jeu signifient que le Gouvernement refuse que la France soit à l'initiative d'un processus de dénucléarisation du monde. C'est cela que nous regrettons et c'est ce que veut dire notre amendement, ni plus ni moins.