Nous pouvons tous être très gênés par ce débat. Nous sommes évidemment sensibles au respect des droits de l'homme et aux crimes de guerre, avérés ou éventuels. En même temps, nous devons nous poser une question fondamentale : s'il s'agit de disposer de systèmes d'armes français autonomes, notre armée n'a pas une taille suffisante pour être la seule cliente de cette industrie ; il lui faut donc exporter. Il faut donc savoir ce que nous voulons : si nous exportons, c'est certes pour préserver des emplois dans notre pays, mais aussi pour que notre nation dispose d'une autonomie stratégique. Mécaniquement, nous nous trouvons donc parfois en proie à des dilemmes de nature éthique et morale. Il y a là un choix à faire, qui touche à l'intérêt de la nation et à des problèmes éthiques et moraux.
Je m'interroge. Le président Hollande avait refusé de vendre des bateaux à la Russie. Nous avons ainsi perdu beaucoup d'emplois et d'argent. Cela a-t-il changé quoi que ce soit à la donne stratégique et aux engagements de la Russie ?